«Kara Cumartesi» (samedi noir): c’est ainsi que les médias ont baptisé ce 10 octobre, jour du pire attentat de l’histoire de la Turquie. Un bilan provisoire dénombre 95 morts et près de 250 blessés. Les victimes, membres de syndicats et de partis de gauche, rejoignaient le cortège d’une grande «marche pour la paix». Devant la gare centrale de la capitale Ankara, certains sautaient en cercle au rythme du halay, une danse folklorique. D’autres agitaient des banderoles réclamant «La paix maintenant!»
Près de 15 000 personnes étaient déjà sur place, venues par cars entiers de toute la Turquie. A 10h04, heure locale, deux explosions ont éclaté – sans doute deux kamikazes bardés d’explosifs TNT et de billes d’acier. Faute de revendication, le chef du gouvernement, Ahmet Davutoglu, a énuméré quatre suspects: l’Etat islamique (EI ou Daech), le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), le Parti Front révolutionnaire de...