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Santé: un ordinateur meilleur que les dermatologues face au dépistage du cancer de la peau

Une équipe germano-franco-américaine a créé un système d'intelligence artificielle capable de détecter les mélanomes cancéreux à partir de photographie de la peau. D'après les résultats de l'expérience, l'ordinateur est plus précis que les dermatologues.

29 mai 2018, 07:16
L'ordinateur non seulement a manqué moins de mélanomes, mais a aussi fait moins d'erreurs de diagnostic consistant à voir des mélanomes dans des grains de beauté bénins.

Un ordinateur a réussi à être meilleur que les dermatologues pour repérer les cancers de la peau sur une série de photographies, a annoncé mardi une équipe de chercheurs. La machine a détecté 95% des mélanomes, contre 89% pour l'humain.

Une équipe germano-franco-américaine a entraîné ce système d'intelligence artificielle à distinguer des lésions de la peau et grains de beauté selon qu'ils étaient bénins ou alarmants, en lui montrant plus de 100'000 images. Les performances de la machine (un réseau neuronal convolutif, dans le jargon des sciences de l'information) ont ensuite été comparées à celles de 58 médecins spécialistes, venus de 17 pays.

"La plupart des dermatologues ont fait moins bien", écrivent les chercheurs dans la revue Annals of Oncology.

Avec une simple photographie de 100 cas jugés compliqués, les médecins ont correctement identifié 87% en moyenne des mélanomes qui leur étaient présentés. Quand ils obtenaient des images en plus gros plan et des renseignements plus détaillés (âge et sexe du patient, position de la lésion cutanée), ce taux montait à 89%.

 

 

Moins d'erreur de diagnostic

Mais la machine a fait mieux, avec 95% de mélanomes détectés à partir de la première série de photographies.

L'ordinateur non seulement "a manqué moins de mélanomes", mais a aussi "fait moins d'erreurs de diagnostic consistant à voir des mélanomes dans des grains de beauté bénins", ce qui "aboutirait à moins d'opérations inutiles", a souligné dans un communiqué le professeur de médecine Holger Hänssle, de l'université d'Heidelberg (Allemagne).

Pour les chercheurs, la question n'est pas de se passer des médecins au profit de l'intelligence artificielle, mais de faire d'elle "un outil supplémentaire". "Aujourd'hui rien ne remplace un examen clinique approfondi", ont rappelé deux professeurs australiens en dermatologie, Victoria Mar et Peter Soyer, dans un commentaire publié avec l'étude.

D'après le centre international de recherche sur le cancer, agence de l'Organisation mondiale de la santé, chaque année 232'000 cas de mélanome malin sont déclarés, et 55'000 personnes en meurent.

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