Le président-candidat n'a quasiment pas abordé les thèmes du chômage ou des finances publiques, jugés prioritaires par les Français, préférant lancer un ultimatum à l'Europe sur les accords de Schengen sur la circulation des personnes.
Pour le candidat socialiste François Hollande, favori des sondages, le chef de l'Etat ne parle ni de son bilan ni de ses projets et est «dans une fuite en avant» électoraliste.
«On a eu ni l'expression de sa fierté de ce qu'il avait fait, ni la présentation de ce qu'il nous proposait», a dit François Hollande dimanche sur M6.
Le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, a estimé ce lundi que «ce qui est derrière tout ça, c'est l'obsession de Nicolas Sarkozy qui consiste à dire depuis le début de sa campagne présidentielle que le problème central de la France c'est l'immigration».
«C'est pas l'école, c'est pas la santé, c'est pas le pouvoir d'achat, c'est pas le logement, c'est pas les transports, c'est pas les bouchons en Ile-de-France, c'est pas les transports collectifs, c'est pas tout ça: c'est l'immigration!»
«Sujets de diversion»
Le socialiste Michel Sapin a vu chez Nicolas Sarkozy «une posture mais pas de projet».
«Une fois encore, celui qui a été président de la République pendant cinq ans s'aperçoit au bout de cinq ans qu'il y a un sujet très important qu'il faut maintenant traiter (...) Mais pourquoi ne l'a-t-il pas traité?», s'est-il interrogé lundi sur France Inter.
Le centriste François Bayrou, donné quatrième par les sondages derrière Marine Le Pen (Front national), a ironisé sur la menace de quitter Schengen.
«Entre la Belgique et la France, entre l'Allemagne et la France, entre l'Italie et la France, on va remettre les barrières repeintes en blanc et rouge et les douaniers vont être recrutés de nouveau», a- t-il dit lundi sur RTL. «Tout ça n'aura pas lieu et tous ceux qui nous écoutent savent que ça n'aura pas lieu», a ajouté le président du Mouvement démocrate.
Nicolas Sarkozy, comme François Hollande, veulent cacher aux Français «les questions vitales de leur avenir, de la dette, des déficits, du chômage, de l'appauvrissement du pays» et choisissent «des sujets de diversion», a-t-il ajouté.