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Sarkozy veut rassurer les musulmans de France

Le président Nicolas Sarkozy a assuré mercredi aux musulmans de France qu'ils avaient «leur place dans la République», souhaitant que la campagne ne connaisse plus de polémique blessante comme celle sur la viande halal. Des propos plutôt bien accueillis par les hauts responsables musulmans.

14 mars 2012, 18:49
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Le chef de l'Etat a inauguré à la mi-journée à la Grande mosquée de Paris une stèle rendant hommage aux soldats musulmans morts pour la France durant la Première guerre mondiale (1914-1918). Il s'est ensuite entretenu avec le recteur de la mosquée de Paris Dalil Boubakeur et le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Mohammed Moussaoui.

Le président de La République en a profité pour «dire à nos compatriotes de confession musulmane qu'ils ont naturellement le droit de vivre leur foi». Il a surtout souhaité que «durant cette campagne électorale, certains de nos compatriotes ne se sentent pas blessés par des polémiques qui n'ont pas lieu d'être».

Nicolas Sarkozy, qui brigue un second quinquennat, faisait allusion à la controverse sur le halal lancée il y a trois semaines par la candidate du Front national à la présidentielle Marine Le Pen.

«A chaque campagne présidentielle, il suffit que le Front national lève un débat (pour) que tout le monde saute dessus», a déploré Salah Bellouti, président de l'association des Enfants d'anciens combattants français musulmans.

«Le président de la République, je reste persuadé que c'est un ami des musulmans», confie-t-il, déplorant en revanche que certains de ses «conseillers» rebondissent sur les polémiques lancées par l'extrême droite, que ce soit sur les prières de rue ou sur la viande halal.

«Ca a heurté», explique M. Bellouti. Pris comme «boucs émissaires», les musulmans se sentent chaque fois «stigmatisés», relève-t-il. «Il y a un moment où les musulmans en ont ras-le-bol».

Sur les 43,2 millions de Français inscrits sur les listes électorales, 3,9 millions sont musulmans, estime ce responsable associatif. «C'est pas négligeable», souligne-t-il à deux mois de la présidentielle.

Mohammed Moussaoui, président du CFCM, instance créée lorsque Nicolas Sarkozy était ministre de l'Intérieur, a salué un souci de cohésion sociale du chef de l'Etat.

Cependant, «il faut rester vigilant», a-t-il considéré. «Les déclarations de nature à enfoncer les musulmans, à les toucher dans leur profondeur risquent de revenir». C'est pourquoi M. Moussaoui souhaite que les responsables politiques «disent haut et fort le respect de la République (envers) tous ses enfants, quelle que soit leur religion».

Dalil Boubakeur, le recteur de la grande mosquée de Paris, observe lui aussi que l'islam est «saisi» par certains comme un «facteur électoral». Mais il «ne pense pas que les musulmans de France aient à s'inquiéter».

Il insiste sur la «symbolique» du «geste exceptionnel et historique» de Nicolas Sarkozy, qui a inauguré la stèle en hommage aux soldats musulmans morts en 1914-1918. Selon M. Boubakeur, «il faudrait être aveugle pour ne pas voir qu'ici il y a un message de paix, un message de sérénité, un message de fraternité, un message de reconnaissance».

L'islam de France était déjà passé d'un islam «toléré» à un islam «accepté», a analysé le recteur de la mosquée de Paris. «Aujourd'hui, je pense que le geste du président de la République a permis de concevoir (...) que l'islam de France est un islam estimé». 

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