La forte baisse et la disparition de grands animaux résultant de la surchasse et de la destruction de leur habitat risquent à terme d'affaiblir les écosystèmes, selon une étude publiée lundi. Elles ont entraîné une importante diminution de nutriments essentiels.
Restaurer les populations de ces animaux par des efforts de conservation pourrait contribuer à lutter contre les effets du réchauffement climatique en permettant la croissance de plus de végétaux qui absorbent du dioxyde de carbone (CO2), estiment ces chercheurs. Leurs travaux paraissent dans la dernière édition des Comptes-rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS).
"Dans le passé, notre planète comptait des dizaines de fois plus de baleines, vingt fois plus de poissons anadromes - qui vivent dans l'océan et se reproduisent dans l'eau douce - comme les saumons, un nombre double d'oiseaux de mer et dix fois plus de grands herbivores tels des paresseux géants et des mammouths", souligne Joe Roman, biologiste à l'Université du Vermont et co-auteur de l'étude.
Cycle nutritif terrestre altéré
Leur disparition ou déclin a altéré le cycle nutritif terrestre, ajoute-t-il. Les excréments de ces animaux sont transportés des profondeurs de l'océan vers les terres par les oiseaux migrateurs et les poissons, explique le scientifique.
Selon ce chercheur, "le dysfonctionnement du cycle nutritif terrestre risque d'affaiblir la santé des écosystèmes, l'agriculture et la pêche". Ainsi, la surchasse des mammifères marins ces derniers siècles a provoqué une réduction de plus de 75% de leur capacité à déplacer des nutriments comme le phosphore, un des éléments minéraux essentiels à la croissance des plantes notamment.
La surchasse entraîne la disparition des baleines, notamment en Islande.