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Séismes: le gouvernement iranien critiqué pour sa gestion des secours

Le double séisme qui a frappé samedi le nord-ouest de l'Iran a fait au total 306 tués. On dénombre aussi 3037 blessés.

13 août 2012, 18:10
Le village de Bajeh Baj a été totalement détruit par le tremblement de terre.

Le gouvernement iranien a essuyé lundi les critiques de députés et de l'opinion publique sur sa gestion des secours apportés aux victimes du double séisme qui a frappé samedi le nord-ouest du pays. La catastrophe a coûté la vie à 306 personnes et fait 3037 blessés, selon les autorités.

Des membres du Parlement issus des zones sinistrées se sont plaints du nombre insuffisant de tentes mises à la disposition des survivants, a rapporté l'agence parlementaire Icana.

"La cellule de crise doit agir de manière plus exhaustive pour apaiser les inquiétudes", a déclaré Ali Larijani, le président du "Majlis" (Parlement) et rival du chef de l'Etat, Mahmoud Ahmadinejad, selon cette agence.

Bien que des responsables aient annoncé dès dimanche que les opérations de recherche et de secours étaient terminées et que tous les rescapés avaient été dégagés des décombres, des habitants ont exprimé des doutes quant au fait que les autorités aient pu accéder aux localités les plus isolées.

D'après le journal à tendance conservatrice "Asr-e Iran", plusieurs villages n'avaient pas encore vu arriver les équipes de secours plus de 24 heures après les deux secousses de magnitude de 6,4 et 6,3.

Plus de 300 morts

Pour sa part, le gouvernement a assuré que la réponse des pouvoirs publics avait été rapide malgré l'éloignement de certains villages touchés par le séisme.

"Je connais bien la région. Il existe des villages auxquels on ne peut même pas accéder en voiture", a déclaré un médecin de la ville de Tabriz à Reuters par téléphone. "Il est impossible que [les autorités] aient terminé leurs opérations aussi rapidement".

"Dans les heures qui ont suivi les secousses, (...) les personnes présentes pour porter secours étaient plus des civils que des équipes de crise officielles", a-t-il ajouté.

En outre, le président Ahmadinejad s'est attiré personnellement les critiques en s'envolant comme prévu lundi pour l'Arabie saoudite où il doit participer à une réunion de deux jours de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) consacrée à la crise syrienne. Certains de ses compatriotes l'ont accusé de manquer d'empathie envers les sinistrés.

Le double tremblement de terre de samedi a fait 306 morts et 3037 blessés, selon un dernier bilan annoncé lundi devant le Parlement par la ministre de la Santé Marzieh Vahid Dastjerdi. Un millier de villages ont été touchés, notamment aux alentours des agglomérations de Varzaghan, Ahar et Harees.

"Pas besoin d'aide"

Le premier vice-président iranien, Mohammad Reza Rahimi, a promis que chaque famille sinistrée allait recevoir 40 millions de rials (près de 2000 francs) d'aide directe et un prêt à 4% de 100 à 120 millions de rials (entre 4800 et 5800 francs) pour construire des maisons en dur, a rapporté le site de la télévision d'Etat. Il a précisé que "plus de 10'000 maisons avaient subi des dégâts dans la région".

Selon le président du Croissant Rouge iranien, Abdolhossein Faghih, quelque "230 villages ont été détruits entre 70 et 100%". L'organisation humanitaire a distribué "8700 tentes, 11'900 couvertures", de la nourriture et de l'eau, a-t-il expliqué devant les parlementaires.

"Nous avons reçu des propositions d'aide de plusieurs pays, notamment la Turquie, Singapour et Taïwan, mais parce que nous disposions de suffisamment d'hommes et de moyens, nous n'avions pas besoin d'aide étrangère. Nous les avons remerciés pour leur offre", a-t-il ajouté.

Néanmoins, le Croissant Rouge turc a envoyé sur place 20 tonnes d'aide (tentes, couvertures, nourriture) et 34 secouristes, selon le site de la télévision d'Etat. La Suisse, les Etats-Unis et l'Allemagne ont également proposé leur aide.

L'Iran est situé sur plusieurs failles sismiques importantes et a connu de nombreux tremblements de terre dévastateurs. Le séisme le plus meurtrier de ces vingt dernières années a tué 31'000 personnes, soit un quart de la population, dans la ville de Bam (sud) en décembre 2003.

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