Le patriarche de l'influente Eglise orthodoxe serbe (SPC) a demandé au Premier ministre Ivica Dacic d'interdire la tenue de la Gay Pride de Belgrade, prévue samedi.
Les autorités serbes ont déjà interdit la manifestation en 2011, après des violentes échauffourées l'année précédente.
Mgr Irinej a adressé au chef du gouvernement une lettre publiée mercredi sur le site de la SPC. "Je ne pensais pas que je serais obligé cette année encore de vous demander et d'exiger, au nom de la SPC et de ses fidèles (...) d'empêcher la tenue de la Gay Pride, nom tragi-comique donné à ce qui est une parade de la honte", écrit le prélat.
Le patriarche a par ailleurs demandé à M. Dacic "d'empêcher la tenue de la scandaleuse exposition de photographie de l'artiste suédoise Elisabeth Ohlson Wallin", prévue mercredi dans la soirée à Belgrade.
"Cette exposition, qui est profondément outrageuse, est promue par les homosexuels et les organisateurs de la Gay Pride", fait valoir Mgr Irinej.
La Gay Pride "jette une lourde ombre morale sur notre ville, sur notre culture chrétienne et sur la dignité de nos familles", a-t-il ajouté.
Violents affrontements
Dans le cadre des activités liées à la Gay Pride, les organisateurs prévoient d'inaugurer à Belgrade une exposition d'Elisabeth Ohlson Wallin intitulée "Ecce homo".
Il s'agit d'une série de photographies montrant Jésus en compagnie d'homosexuels, de transsexuels et de personnes atteintes du virus du sida.
Le Premier ministre avait laissé entendre en début de semaine que le défilé prévu samedi pourrait être interdit "si les services de sécurité arrivent à la conclusion qu'il représente un risque sécuritaire".
Les autorités serbes ont interdit en 2011 la Gay Pride, ainsi que plusieurs rassemblements contre celle-ci, pour les mêmes motifs.
En 2010, la Gay Pride avait été suivie de violents affrontements entre les forces de l'ordre et des groupes de la mouvance ultranationaliste, auxquels s'étaient joints des hooligans supporters de football. Plus de 150 personnes, notamment des membres des forces de l'ordre, avaient été blessées.