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Six soldats ukrainiens tués en 24 heures à la veille des élections dans l'est du pays

Six soldats ukrainiens ont été tués en 24 heures dans l'est de l'Ukraine, où les rebelles prorusses, forts du soutien du Kremlin, s'apprêtent à tenir des élections pour sceller leur séparation d'avec Kiev. Ceci malgré les avertissements des Occidentaux.

01 nov. 2014, 18:25
A pro-Russian rebel takes aim at a firing position at a check point not far from Donetsk airport in the city of Donetsk, eastern Ukraine Saturday, Nov. 1, 2014. Fighting intensified in the north of Donetsk between the rebels and government troops ahead of the rebel election on Sunday. (AP Photo/Dmitry Lovetsky)

"Ces élections vont donner une légitimité à notre pouvoir et vont nous éloigner encore un peu plus de Kiev", a assuré vendredi Roman Liaguine, chef de la commission électorale mise en place pour ce scrutin par la "République de Donetsk" autoproclamée (DNR).

Donetsk et Lougansk, régions du bassin minier du Donbass, ont unilatéralement proclamé leur indépendance en avril. Cette décision a provoqué un conflit meurtrier contre les forces ukrainiennes qui a fait plus de 4000 morts, dont 300 ces dix derniers jours, selon l'ONU. Le cessez-le-feu instauré début septembre a été régulièrement violé.

Où sont les urnes
A la veille du vote, les autorités ukrainiennes ont fait état de six soldats tués en 24 heures, notamment un à l'aéroport de Donetsk, dévasté, dont les deux camps continuent de se disputer le contrôle.

Dans cette situation tendue, les préparatifs pour les élections semblaient bien limités. Dans le quartier Kievski de Donetsk, près de l'aéroport, des militaires interrogés par l'AFP n'étaient pas capables d'indiquer où trouver des bureaux de vote à proximité.

Les habitants venus faire leurs courses au marché d'à côté, à moitié détruit par les bombardements, n'en avait aucune idée non plus. Les vendeuses étaient néanmoins prêtes à se rendre aux urnes. "Nous allons voter contre Kiev, contre les fascistes", a lancé Vera, 45 ans, sous le regard approbateur de ses collègues.

Mais l'enthousiasme n'est pas partout. "Je ne vais pas voter. Ca ne changera rien", a dit Lioubov Gueorgievna, 75 ans, institutrice à la retraite qui se plaint surtout de ne pas pouvoir dormir la nuit en raison de l'intensité des bombardements.

Région de Lougansk pilonnée
Ceux-ci ont duré presque toute la nuit autour de l'aéroport avant de se poursuivre dans la matinée, au rythme d'une dizaine de tirs d'artillerie par minute, selon les journalistes de l'AFP .

Dans la région voisine de Lougansk, les rebelles ont depuis vendredi intensément tiré sur plusieurs localités à l'aide de mortiers, d'artillerie et de chars, a indiqué le gouverneur régional pro Kiev.

Samedi matin, les séparatistes ont commencé à bombarder avec des lance-roquettes multiples le village de Krymske, à une quarantaine de kilomètres de Lougansk et abandonné par l'armée ukrainienne, selon la même source.

Scrutin sans surprises
Le scrutin n'annonce pas de surprises. Dans la DNR, la victoire du "Premier ministre" Alexandre Zakhartchenko ne fait guère de doute. Dans la "République populaire de Lougansk" (LNR), le "président" Igor Plotnitski devrait être confirmé dans ses fonctions.

Tous les candidats défendent la même ligne: indépendance vis-à-vis de l'Ukraine et rapprochement avec la Russie.

Sur les cinq millions d'électeurs inscrits sur les listes électorales ukrainiennes avant le conflit, nombreux sont ceux qui ont quitté la région en raison des combats.

Les autorités autoproclamées de la DNR ont annoncé que près de trois millions de bulletins avaient été imprimés et que 34'000 personnes avaient déjà voté via internet.

La Russie, accusée par Kiev et les Occidentaux de soutenir militairement les séparatistes, a annoncé cette semaine qu'elle allait reconnaître les résultats du vote, qui ne sera observé par aucune organisation internationale.

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