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Snowden: la Russie n'a pas peur des menaces américaines

Edward Snowden ne sera pas livré aux États-Unis par Moscou. Vladimir Poutine a assuré qu'aucune menace n'aboutirait sur un tel résultat.

26 juin 2013, 19:05
Edward Snowden n'était pas dans l'avion qui devait le ramener à Cuba, puis en Equateur.

La Russie a répété mercredi qu'aucune "menace" américaine ne la contraindrait à livrer Edward Snowden, qui a demandé l'asile politique à l'Equateur. Les récentes révélations de l'ex-consultant de la CIA au sujet de certaines pratiques en Grande-Bretagne ont en outre conduit l'UE à envoyer une lettre à Londres.

"Les menaces des Etats-Unis à l'encontre de la Russie et de la Chine dans l'affaire Snowden ne donneront aucun résultat", a écrit le chef de la commission des Affaires étrangères à la chambre basse du Parlement russe, qualifiant ces pressions d'"irréfléchies". Le haut responsable a affirmé que M. Snowden, comme le fondateur de WikiLeaks Julian Assange, étaient les "nouveaux dissidents" qui se battent contre le "système".

Les Etats-Unis ne cessent de réclamer l'arrestation et l'extradition d'Edward Snowden depuis qu'il est arrivé dimanche en provenance de Hong Kong. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a menacé lundi Moscou et Pékin de répercussions dans leurs relations avec Washington.

L'Américain s'était réfugié à Hong Kong en mai avant de faire de fracassantes révélations sur l'espionnage par l'Agence nationale de sécurité (NSA) américaine de communications téléphoniques et Internet aux Etats-Unis et à l'étranger. Il est arrivée à Moscou mardi.

Privé de passeport

"Il est arrivé en tant que passager de transit et en tant que tel il n'a pas besoin de visa ni d'autres documents", a expliqué le président russe Vladimir Poutine. "Il est libre d'acheter un billet et de se rendre où il veut", a-t-il ajouté, écartant de facto toute intervention russe.

Une source citée par l'agence Interfax a affirmé que la raison pour laquelle le jeune Américain était resté dans la zone de transit de l'aéroport de Cheremetievo à Moscou était qu'il n'avait aucun document de voyage valide après que les Etats-Unis aient révoqué son passeport.

Après les déclarations du président russe, les Etats-Unis ont insisté, mardi, pour que Moscou interpelle et lui livre Edward Snowden. L'Américain encourt 30 ans de prison dans son pays où il a été inculpé notamment d'"espionnage".

Risques de représailles commerciales

Le jeune Américain a demandé l'asile à l'Equateur. Le président Rafael Correa a indiqué qu'il étudierait avec une "très grande responsabilité" et dans le "respect absolu de la souveraineté" cette demande, alors que les craintes de représailles commerciales de la part des Etats-Unis s'intensifient en cas de réponse favorable.

L'Equateur a déjà accordé l'asile à Julian Assange, lui-même recherché par les Etats-Unis pour avoir publié en 2010 des centaines de milliers de documents diplomatiques confidentiels. Le Venezuela a lui aussi fait savoir qu'il était prêt à examiner une éventuelle demande d'asile d'Edward Snowden.

Préoccupation de l'UE

Sur le Vieux Continent, l'Union européenne (UE) a exprimé sa "préoccupation" après les accusations d'espionnage des communications par le Royaume-Uni. L'UE demandé des explications "très urgentes" aux autorités britanniques. "J'ai envoyé une lettre au ministre britannique des Affaires étrangères William Hague (...)", a déclaré la commissaire européenne chargée de la Justice, Viviane Reding.

Mme Reding a détaillé quatre questions: "quelle est l'étendue du programme? Est-il limité à des cas individuels? Les données restent-elles au Royaume-Uni? Quelles sont les possibilités d'une rectification pour les citoyens britanniques et européens?"

Samedi, M. Snowden avait dévoilé des documents selon lesquels les services britanniques de renseignement ont accès à des câbles à fibres optiques qui en font un acteur majeur dans la surveillance des communications mondiales.

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