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Snowden veut rester provisoirement en Russie

L'ex-informaticien de la CIA, Edward Snowden, bloqué depuis trois semaine dans l'aéroport de Moscou, a demandé l'asile à la Russie, en attendant de pouvoir se rendre en Amérique Latine.

13 juil. 2013, 09:29
L'ex-consultant informatique de l'agence de renseignement américaine Edward Snowden, inculpé par la justice des Etats-Unis, a quitté Hong Kong dimanche à bord d'un vol Aeroflot à destination de Moscou.

Edward Snowden, bloqué depuis près de trois semaines dans un aéroport de Moscou, a demandé vendredi l'asile politique à la Russie, en attendant de pouvoir se rendre en Amérique latine. Barack Obama a de son côté téléphoné à Vladimir Poutine pour demander que Moscou ne serve pas de tribune à l'ex-consultant du renseignement américain.

Cet appel téléphonique était prévu depuis plusieurs jours. Aucune précision n'a toutefois été donnée sur le contenu de la conversation entre les deux hommes mais la Maison Blanche avait indiqué que l'affaire Snowden serait l'un des sujets abordés, parmi d'autres.

Ce serait "incompatible avec les garanties russes selon lesquelles (Moscou) ne veut pas que M. Snowden nuise davantage aux intérêts américains", a déclaré plus tôt dans la journée le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.

L'informaticien a formulé sa requête au cours d'une rencontre organisée vendredi avec treize personnalités russes dans la zone de transit de l'aéroport moscovite de Cheremetievo. "Je demande votre aide (...) pour pouvoir me rendre en toute sécurité en Amérique latine et je demande l'asile politique en Russie en attendant que mon voyage soit possible en toute légalité", a ensuite écrit Snowden dans un communiqué publié sur le site internet wikiLeaks.org.

Il s'agit des premières déclarations publiques de l'informaticien de 30 ans depuis son arrivée le 23 juin à Moscou-Cheremetievo.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réagi en déclarant que les conditions posées la semaine dernière par M. Poutine restaient les mêmes. "Snowden pourrait théoriquement rester en Russie si, premièrement, il renonçait totalement à ses activités qui font du tort à nos partenaires américains, et, deuxièmement, si lui-même le souhaitait", a déclaré à l'agence de presse russe Interfax M. Peskov.

Conditions russes

L'avocat russe Guenri Reznik a déclaré pour sa part que Snowden s'était engagé à "ne plus nuire aux Etats-Unis".

Le jeune Américain avait demandé au début de la semaine dernière l'asile politique à une vingtaine de pays, dont la Russie. Mais il était revenu sur sa demande à Moscou après que M. Poutine eut posé comme condition que l'ancien consultant de la CIA cesse ses divulgations sur le programme de surveillance électronique américain.

Le président de la chambre basse du Parlement russe (Douma), Sergueï Narychkine, a estimé, lui, que la Russie devait lui accorder l'asile politique parce que Snowden risquerait la peine de mort dans son pays.

Mais l'ambassade des Etats-Unis à Moscou a fait savoir qu'elle ne partageait pas ce point de vue.

Pressions américaines

Arrivé à Moscou en provenance de Hong Kong le 23 juin, Snowden n'est jamais monté dans l'avion de la compagnie aérienne russe Aeroflot pour La Havane qui aurait pu le rapprocher d'un pays d'accueil sur le continent sud-américain. Le Venezuela, ainsi que deux autres pays d'Amérique latine, la Bolivie et le Nicaragua, se sont en effet portés volontaires pour lui donner l'asile.

Vendredi, Edward Snowden a une nouvelle fois dénoncé les pressions des Etats-Unis qui l'ont jusqu'à présent empêché de trouver asile.

"L'ampleur des menaces est sans précédent: jamais auparavant dans l'histoire, les Etats-Unis n'ont conspiré pour forcer à atterrir l'avion d'un président pour le fouiller à la recherche d'un réfugié politique", a écrit M. Snowden dans le message électronique reçu par les personnalités invitées à la rencontre de vendredi.

Il faisait allusion à l'avion du président bolivien Evo Morales, contraint à une escale à Vienne à son retour de Moscou la semaine dernière, quatre pays européens, la France, l'Italie, l'Espagne et le Portugal, lui ayant fermé leur espace aérien sur la foi d'informations selon lesquelles Snowden se trouvait à bord.

Les présidents des pays du Mercosur, réunis vendredi à Montevideo, en Uruguay, ont annoncé le rappel "pour consultations" de leurs ambassadeurs dans ces quatre pays d'Europe.

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