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Soldat US "lucide" lors du massacres d'afghans

Au procès du soldat américain, qui a tué 16 villageois afghans le 11 mars dernier, l'accusation a soutenu lundi que l'accusé était lucide au moment des faits.

06 nov. 2012, 07:37
Robert Bales.

Un soldat américain accusé d'avoir massacré 16 villageois afghans en mars était "lucide" au moment des faits, a affirmé lundi l'accusation au premier jour de deux semaines d'audiences préliminaires. Elles précèdent un éventuel procès en cour martiale.

L'accusé, le sergent Robert Bales, était présent à l'audience, sur la base de Fort Lewis-McChord, près de Seattle (Etat de Washington). Les audiences, prévues jusqu'au 16 novembre, doivent permettre de décider s'il existe suffisamment de preuves pour traduire l'accusé en cour martiale.
 
Le sergent Bales, âgé de 39 ans, est accusé d'avoir quitté son camp la nuit du 11 mars, dans le district de Panjwayi, avant de tuer dans deux villages avoisinants 16 personnes, dont neuf enfants. Il était ensuite revenu à sa base où il s'était rendu.
 
Selon le procureur militaire Joseph Morse, le sergent Bales a bu du whisky et regardé un film d'action avec ses camarades avant de sortir de sa base, à deux reprises, pour perpétrer son massacre présumé, le plus meurtrier commis par un soldat américain pendant le conflit afghan.
 
Aucun souvenir
 
Son avocat et sa femme ont assuré ces derniers mois qu'il n'avait aucun souvenir des événements. Mais le lieutenant-colonel Morse a affirmé lundi que le sergent Bales était "lucide, cohérent et coopératif", précisant que l'accusé avait admis ses crimes en les qualifiant de "terribles, vraiment terribles".
 
Crâne rasé et en uniforme de prisonnier, le sergent Bales a répondu clairement aux questions du juge, enchaînant les "oui, Monsieur".
 
Le lieutenant-colonel Morse a reconstitué lors de l'audience la chronologie de la nuit du 11 mars. Selon lui, après le visionnage du film "Man on Fire" de Tony Scott, le sergent Bales est entré dans la chambre de l'un de ses camarades, le sergent Clayton Blackshear, à qui il a déclaré que sa femme était "moche" et qu'une triste famille l'attendait à son retour aux Etats-Unis.
 
Nuit
 
Vers minuit, l'accusé a quitté la base et s'est dirigé vers un village au sud, où il est entré dans deux maisons, tuant quatre personnes et en blessant six autres. Il est ensuite retourné à sa base, où il a avoué ses crimes à un soldat, qui lui a répondu, selon le Los Angeles Times: "arrête de déconner".
 
Toujours selon l'accusation, il est alors ressorti en direction d'un autre village, où il a tué douze autres personnes. Il a ensuite réuni les corps et mis le feu aux dépouilles.
 
Le lieutenant-colonel Morse a insisté sur le caractère haineux des crimes: 17 des 22 victimes étaient des femmes ou des enfants, et presque tous ont été visés à la tête.
 
Le massacre avait considérablement tendu les relations déjà difficiles entre Kaboul et Washington. L'accusé avait été transféré d'Afghanistan à Fort Leavenworth juste après la tuerie, avant de retourner à Fort Lewis-McChord, où est basé son régiment d'infanterie.
 
La décision de le rapatrier aux Etats-Unis avait déclenché la colère des villageois afghans qui réclamaient qu'il soit jugé en Afghanistan. Sa femme et ses deux enfants ont également été transférés sur la base pour leur sécurité et les protéger des médias.
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