«C'est tout de suite qu'il convient d'agir pour la croissance», a déclaré M. Hollande à son arrivée, ajoutant que les euro-obligations faisaient «partie de la discussion». La chancelière allemande a rétorqué que «les euro-obligations n'étaient pas une contribution à la croissance» et a plaidé pour des réformes structurelles.
Face à ce bras de fer annoncé, le président de l'UE, Herman Van Rompuy, a ouvert ce sommet informel, précédé par un «apéro pour la croissance» organisé par les syndicats européens, en exhortant les dirigeants à manifester «une forte volonté de compromis». Il souhaite qu'y soient abordées «sans tabou» toutes les idées pour relancer la croissance, dans l'optique du sommet des 28 et 29 juin.
Euro-obligations de la discorde
Le débat s'est envenimé ces jours derniers sur le sujet des euro-obligations, des titres de dette mutualisés dans la zone euro.
M. Hollande, qui a d'abord tenu à rassurer l'Allemagne sur la détermination de la France à respecter ses engagements en matière de discipline budgétaire, ne semble pas craindre de fâcher Berlin, farouchement opposé aux euro-obligations. «Nous ne sommes pas venus pour nous confronter, nous devons dire les uns aux autres ce que nous pensons», a-t-il expliqué.
Chaque camp compte des soutiens dans cette opposition franco-allemande à laquelle les Européens n'étaient plus habitués depuis le tandem «Merkozy». Berlin est rejoint par les Pays-Bas et la Finlande. A l'inverse, la Commission européenne, à l'origine de l'idée d'euro-obligations, le Luxembourg et l'Italie soutiennent la position française.
Il semble en tout cas impossible de réconcilier les points de vue sur le sujet dès ce soir. Pour contenter tout le monde, la solution pourrait être de confier à un groupe de travail dirigé par M. Van Rompuy et le président de la Commission, José Manuel Barroso, la tâche de définir un calendrier consensuel de mise en oeuvre des mesures de discipline et des mesures de croissance, selon deux diplomates européens.
Taxe sur les transactions financières
Au cours du dîner, d'autres pistes de relance de la croissance devraient être abordées, dont l'augmentation du capital de la Banque européenne d'investissement (BEI), à laquelle et Paris et Berlin semblent favorables, mais aussi des sujets défendus de longue date par Bruxelles, comme l'utilisation de fonds structurels européens ou la taxe sur les transactions financières.
Mais ces discussions risquent d'être éclipsées par les inquiétudes concernant la Grèce. L'euro est passé mercredi sous 1,26 dollar pour la première fois depuis l'été 2010 et les bourses européennes ont fortement chuté.
Les marchés financiers ont été agités par des informations selon lesquelles les pays de l'Union monétaire prépareraient des plans de secours en cas de sortie de la Grèce, ce qu'un diplomate européen a confirmé à l'AFP. Athènes a cependant fermement démenti.
Banques espagnoles
La situation fragile des banques espagnoles, qui inquiète les marchés financiers, risque aussi de s'inviter dans les débats, même si le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a assuré mercredi que l'Espagne n'avait «ni intérêt, ni aucune intention de recourir à un quelconque fonds européen ou à tout autre organisme».
Il a cependant appelé indirectement la Banque centrale européenne à aider son pays en soulignant qu'il existait des instruments efficaces pour «résoudre les problèmes de financement et de liquidités».
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Sommet de Bruxelles sur fond de frictions franco-allemandes
Les dirigeants européens se sont retrouvés mercredi soir à Bruxelles pour parler de la croissance. Mais les désaccords du couple franco-allemand se sont exprimés avant même le début du sommet, François Hollande défendant les euro-obligations, jugées inefficaces par Angela Merkel.
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