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Sommet UE: les Européens au chevet de leurs économies

Les dirigeants de l’UE se sont réunis vendredi à Bruxelles pour parler de l’avenir économique de l’Europe. Les frugaux ont émis de nombreuses réserves sur le plan de soutien qui devrait profiter avant tout à l’Italie et l’Espagne.

17 juil. 2020, 21:02
Dans ce grand marchandage, Angela Merkel suscite beaucoup d'espoirs. Se rangeant à l'avis de la France, elle a accepté que des fonds soient empruntés à grande échelle au nom de l'Europe, brisant ainsi un tabou.

Les dirigeants de l’UE tentaient de débroussailler les sujets épineux vendredi lors du sommet de Bruxelles. Au centre de l’attention, le chef des «frugaux», le Néerlandais Mark Rutte, à convaincre pour s’accorder sur un plan pour sortir d’une récession historique.

«La bonne nouvelle est que personne n’a quitté la salle», a indiqué une source diplomatique alors qu’une première séance de discussions à 27 a duré près de huit heures.

 

 

Au menu des négociations: un plan de relance de 750 milliards d’euros, composé de 250 milliards de prêts, et surtout de subventions à hauteur de 500 milliards, qui n’auront pas à être remboursées par les Etats bénéficiaires.

Il est adossé au budget de l’UE à long terme (pour la période 2021-2027) de 1074 milliards d’euros.

Le sommet prévu sur deux jours pourrait se prolonger jusqu’à dimanche.

Trois sujets

Selon la source diplomatique, les discussions ont commencé par trois sujets particulièrement ardus, cruciaux pour l’issue du sommet: le montant du plan, la façon dont seraient contrôlée les plans de réformes des principaux bénéficiaires des aides – les pays du Sud -.

Et troisièmement la question des rabais des contributions accordé aux Etats qui versent davantage d’argent au budget de l’UE qu’ils n’en reçoivent – une exigence des «frugaux», c’est-à-dire les Pays-Bas, l’Autriche, le Danemark, la Suède.

 

 

«Moins de 50%» de chances

Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, chef de file de ces quatre pays surnommés péjorativement «les radins», est d’ailleurs arrivé à Bruxelles en estimant «à moins de 50%» les chances d’un accord. Il avait déjà été considéré comme partiellement responsable de l’échec du sommet de février sur le budget de l’UE.

Les frugaux – rejoints par la Finlande -, ont émis de nombreuses réserves sur le plan de soutien qui devrait profiter avant tout à l’Italie et l’Espagne.

Pour «des projets d’avenir»

A son arrivée à Bruxelles, le chancelier autrichien Sebastian Kurz a insisté sur a nécessité de savoir «à quoi serait utilisé l’argent» octroyé aux pays en difficulté. «Nous nous battrons pour qu’il soit investi dans des projets d’avenir, pour l’écologie, pour la numérisation, pour des réformes et non pour des entreprises rétrogrades», a-t-il affirmé.

Les exigences de réformes font bondir les pays du Sud, inquiets de se retrouver avec l’obligation de se soumettre à un programme imposé par d’autres, comme l’avait été la Grèce au plus fort de la crise de la zone euro.

 

 

Pour mieux contrôler ces pays, jugés laxistes sur le plan budgétaire, M. Rutte souhaite d’ailleurs que leurs plans de réformes soient validés à l’unanimité des 27 (et non à la majorité qualifiée comme l’a prévu Charles Michel).

Etat de droit

Autre sujet délicat: le lien entre le versement d’argent et le respect de l’Etat de droit, pour la première fois inscrit dans un budget de l’UE. Une question qui a été abordée en fin d’après-midi avant que les dirigeants ne se séparent pour des bilatérales jusqu’à 20h00 pour leur dîner.

Or, la Pologne et la Hongrie, qui font toutes deux l’objet de procédures au sein de l’Union en raison d’atteintes à l’indépendance de la justice ou aux droits fondamentaux, freinent des quatre fers.

L’espoir Merkel

Dans ce grand marchandage, Mme Merkel suscite beaucoup d’espoirs. Se rangeant à l’avis de la France, elle a accepté que des fonds soient empruntés à grande échelle au nom de l’Europe, brisant ainsi un tabou dans un pays jusqu’ici largement opposé à l’idée d’une dette commune.

 

 

Le sommet avait commencé sur une note joyeuse avec la remise de cadeaux à Angela Merkel et au Portugais Antonio Costa qui fêtaient respectivement leurs 66 et 59 ans: bouteilles de vin de bourgogne, chocolats belges. Et huile de rose bulgare pour la chancelière.

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