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Strasbourg: le pape compare l'Europe à une "grand-mère" affaiblie

Le pape François est en visite à Strasbourg ce mardi. Il a fait un passage éclair au Parlement européen, puis au Conseil de l'Europe. Un continent qu'il considère comme "effrayé et replié sur lui-même."

25 nov. 2014, 12:36
Le pape est arrivé mardi matin à l'aéroport de Strasbourg pour une visite éclair.

Le pape François a comparé devant le Parlement européen l'Europe vieillissante à "une grand-mère" affaiblie. Il a exhorté l'UE à devenir une "référence pour l'humanité" et à accueillir et aider les migrants qui affluent sur ses côtes.

"A une Union plus étendue, plus influente, semble (...) s'adjoindre l'image d'une Europe un peu vieillie et comprimée, qui tend à se sentir moins protagoniste", a-t-il estimé mardi devant les eurodéputés.

L'impression générale donnée par le Vieux-Continent est "celle d'une grand-mère, d'une Europe qui n'est plus féconde et vivante". Alors que le monde est devenu "de moins en moins eurocentrique", a lancé le premier pape non européen à se rendre devant les institutions européennes, dans un long discours au ton très personnel et plutôt critique prononcé devant les eurodéputés.

"Le moment est venu d'abandonner l'idée d'une Europe effrayée et repliée sur elle-même", qui soit "un précieux point de référence pour toute l'humanité".

"Un grand cimetière"

François a renouvelé son appel de juillet 2013 sur l'île italienne de Lampedusa: "On ne peut tolérer que la Méditerranéenne devienne un grand cimetière! Dans les barques qui arrivent quotidiennement sur les côtes européennes, il y a des hommes et des femmes qui ont besoin d'accueil et d'aide".

Selon lui, l'Europe doit mettre en oeuvre "des législations qui sachent en même temps protéger les droits des citoyens européens et garantir l'accueil des migrants". François a aussi encouragé un élargissement, particulièrement vers les Balkans "qui ont grandement souffert de conflits passés".

"Les grandes idées qui ont jadis inspiré l'Europe semblent avoir perdu leur attrait pour être remplacées par les technicités bureaucratiques des institutions", a regretté François dans son discours.

Avortement et euthanasie

"Une Europe qui n'est plus ouverte à la dimension transcendante de la vie est une Europe qui risque lentement de perdre son âme et cet esprit humaniste qu'elle aime toujours", a par ailleurs affirmé François.

Dans une condamnation indirecte de l'avortement et de l'euthanasie il a cité "le cas de personnes en phase terminale, des vieux qui sont abandonnés et laissés sans soin, des enfants qui sont tués dans le ventre de la mère".

Il a enfin affirmé que "le christianisme ne représente pas une menace pour le caractère sécularisé des Etats ou l'indépendance des institutions de l'Europe, mais plutôt un enrichissement". Des eurodéputés avaient protesté contre sa venue au nom de la laïcité.

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