Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Supermarché effondré à Riga: un "meurtre", accuse le président letton

Le toit d'un supermarché s'est effondré jeudi soir dans la banlieue de Riga, en Lettonie. Le président du pays pose la question de la responsabilité humaine dans ce drame, qui a fait plus de 50 morts.

23 nov. 2013, 22:15
Suite à cette catastrophe, le gouvernement a décrété trois jours de deuil national à partir de samedi.

Le président letton Andris Berzins n'a pas hésité à parler samedi de "meurtre" à propos de l'effondrement d'un supermarché à Riga. Il pose ainsi la question de la responsabilité humaine dans ce drame qui a fait au moins 54 morts.

"Ce dossier devrait être considéré comme un meurtre de nombreuses personnes sans défense et il requiert une réaction appropriée", a dit le chef de l'Etat à la télévision publique LTV.

"C'est un cas complexe qui ne peut être qualifié de catastrophe naturelle ou de malchance, parce que la nature n'y a joué aucun rôle", a insisté M. Berzins, en souhaitant que l'enquête soit menée "à la vitesse maximale".

Plus de 50 morts

Le dernier bilan est de 54 morts alors qu'il reste 80 m2 à fouiller, a indiqué à l'AFP la porte-parole des pompiers Viktorija Sembele. En fin d'après-midi, "un troisième morceau du toit s'est effondré mais heureusement dans un endroit où personne n'était en train de travailler", a-t-elle précisé.

Les opérations de secours ont par la suite été suspendues et ne doivent reprendre que dimanche matin. Les pompiers et les secouristes n'ont guère d'espoir de retrouver des survivants après deux nuits, les températures frôlant zéro degré.

Le maire de Riga Nils Usakovs a proposé que "tout développement futur soit interdit sur ce site pour que nous puissions nous mettre d'accord sur la création d'un mémorial à cet endroit tragique".

Premiers témoignages

Une quarantaine de personnes ont survécu à cette catastrophe, selon les services de secours. Leurs témoignages commencent à émerger.

"J'étais en train de faire la queue à la caisse quand le toit s'est effondré soudainement. Tout s'est passé en quelques secondes", raconte à l'AFP l'un de ces rescapés Antons Ryakhin, 19 ans. Selon lui, une centaine de personnes se trouvaient alors à l'intérieur.

"Il faisait sombre, mais il y avait juste assez de lumière pour voir la sortie. Je me suis précipité. Les portes étaient ouvertes, mais beaucoup de décombres tombaient devant. Je pense que c'est pour ça que des gens n'ont pas pu sortir", ajoute-t-il, affirmant n'avoir pas entendu de sirènes d'alarme.

Trois hypothèses

Les enquêteurs essayaient de comprendre comment le toit d'un supermarché quasi-neuf a pu s'effondrer et causer la pire catastrophe que la Lettonie ait connue depuis 1991.

La police lettone travaille sur trois hypothèses pour déterminer les causes de l'accident: la conception du bâtiment, sa construction et les nouveaux éléments qui ont été installés sur le toit.

Dans un communiqué publié samedi soir, le groupe Maxima s'est engagé à verser "à tous les enfants dont les parents sont morts dans cette tragédie, le salaire moyen mensuel (...) jusqu'à l'âge de 18 ans".

"C'est probablement encore la même histoire - faites-le pour pas cher et empochez la différence. Mais ce sont les gens ordinaires qui en payent le vrai prix", a commenté pour sa part Arsenijs Smirnovs, chauffeur de taxi à Riga.

Prix d'architecture

Le centre commercial, exploité par l'enseigne Maxima, a été construit en 2011 et avait été sélectionné pour un prix d'architecture. Des travaux étaient en cours sur le toit pour le transformer en jardin suspendu, selon un responsable local de la mairie, Juris Radzevics.

Selon la porte-parole de Maxima Olga Malaskeviciene, ce centre commercial était le seul à avoir un jardin suspendu parmi les 400 magasins de la chaîne dans les trois pays baltes. Le groupe a cependant lancé des contrôles dans ses 140 supermarchés en Lettonie et prévoit de le faire également en Lituanie et en Estonie, a-t-elle précisé à l'AFP.

Deuil national

Cette tragédie, un des plus graves accidents dus à des effondrements de toitures dans le monde depuis une trentaine d'années, a frappé de stupeur ce petit pays de deux millions d'habitants. Le gouvernement a décrété trois jours de deuil national à partir de samedi, avec une minute de silence lundi matin.

La Lettonie, pays membre de l'Union européenne depuis 2004 et qui doit entrer dans la zone euro au 1er janvier 2014, venait de célébrer la fête de l'Indépendance le 18 novembre dans un climat d'optimisme général.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias