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Surveillance d'Ibrahim El Bakraoui: un policier belge mis en cause

En plus du flou des informations transmises à la mi-2015 par la Turquie à propos d'Ibrahim El Bakraoui, l'un des kamikazes, les ministres belges ont remis en cause ce vendredi la manière dont elles avaient été traitées par un policier belge.

25 mars 2016, 21:15
"Une personne issue de l'appareil policier a gaffé", a déclaré Jan Jambon, le ministre de l'Intérieur belge.

Des ministres belges ont mis vendredi en cause le flou des informations transmises à la mi-2015 par la Turquie à propos d'Ibrahim El Bakraoui, l'un des kamikazes de Bruxelles. Mais ils ont aussi dénoncé la manière "inacceptable" dont celles-ci avaient été traitées par un policier belge en poste à Istanbul.

"On ne peut exclure que si tout le monde avait été parfait, un certain nombre de choses auraient peut-être pu se passer autrement", a déclaré le ministre de la Justice, Koen Geens, devant une commission parlementaire, trois jours après les attentats qui ont fait 31 morts et quelque 300 blessés à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles.

"Mais l'histoire n'est pas aussi négative qu'on l'a dit ces derniers jours", a ajouté M. Geens, après les accusations d'Ankara. L'Etat turc reproche aux autorités belges d'avoir négligé des informations transmises sur Ibrahim El Bakraoui, qui s'est fait exploser mardi à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem.

Une personne a "gaffé"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réitéré vendredi ses mises en cause. "Nous avons arrêté cette personne à Gaziantep (sur la frontière avec la Syrie) et l'avons expulsée. Mais ces messieurs n'ont pas fait le nécessaire", a-t-il lancé.

Devant les députés belges, le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon, a d'abord fustigé l'attitude de "l'agent de liaison" de la police belge à Istanbul, sans citer son nom.

"Je ne peux que conclure qu'une personne a été pour le moins négligente, pas très pro-active, ni très engagée", a déclaré M. Jambon. "Une personne issue de l'appareil policier a gaffé", a-t-il ajouté, parlant d'une attitude "inacceptable".

Transmission bien tardive

Le ministre, dont la démission, tout comme celle de Koen Geens, a été refusée jeudi, a expliqué qu'Ibrahim El Bakraoui, dont le frère Khalid s'est fait exploser dans le métro bruxellois, avait été arrêté le 11 juin 2015 à Gaziantep et que l'officier de liaison belge à Istanbul en avait été informé le 26 juin par la police turque, qui n'avait pas donné de détails.

L'agent de liaison a transmis l'information trois jours plus tard à la cellule antiterrorisme de la police à Bruxelles, qui lui a demandé de chercher à en savoir plus sur cet homme condamné en Belgique pour banditisme.

Mais jusqu'au 20 juillet, "rien n'a été fait par l'officier de liaison, il n'y a plus eu de communication" avec Bruxelles, a déploré le ministre.

Entre-temps, le 14 juillet, la police turque avait informé les ambassades belge et néerlandaise à Ankara, par une simple note déposée sur leur portail, qu'Ibrahim El Bakraoui allait être mis dans un avion à destination d'Amsterdam une demi-heure plus tard. L'information n'est remontée vers Bruxelles que six jours plus tard.

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