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Synode sur la famille: rapport final "rééquilibré" en faveur des conservateurs

Le synode des évêques sur la famille convoqué par le pape François a approuvé samedi son rapport final. Mais il n'est pas parvenu à un consensus sur l'attitude de l'Eglise concernant les divorcés et les homosexuels.

18 oct. 2014, 21:45
Réunis samedi en session finale, les participants ont approuvé largement ce premier texte par 158 voix sur 174 votants.

Ce rapport intitulé "relatio synodi" fait un inventaire des problèmes très divers de la famille catholique sur les cinq continents, dont ceux de l'accueil dans l'Eglise des personnes en union libre, homosexuelles et divorcées, dans le cadre d'un processus d'ouverture voulu par François, mais redouté par les conservateurs.

Au total, les 183 pères synodaux ont participé au vote sur chacun des 62 paragraphes. Pour être acceptés, ces chapitres devaient être approuvés aux deux tiers. Trois n'ont pas obtenu cette majorité qualifiée. Ils concernent l'accès aux sacrements des divorcés remariés et l'accueil des homosexuels.

"Pas complètement rejetés"
"Sur ces points, on ne peut considérer qu'il y a un consensus du synode. Mais cela ne veut pas dire qu'ils sont complètement rejetés", ont expliqué ensuite plusieurs porte-parole.

Par rapport au texte provisoire de lundi, qui avait été applaudi pour son ouverture par certains mais critiqué par les conservateurs, 470 amendements ont été discutés. Le cardinal américain Raymond Leo Burke, un des chefs de file de l'opposition conservatrice au pape François, avait affirmé jeudi que le rapport final pourrait être rejeté si les affirmations "inacceptables sur les rapports sexuels hors mariage et entre personnes de même sexe" n'étaient pas retirées.

Accueil des divorcés remariés
Deux des paragraphes du texte final qui n'ont pas obtenu les deux tiers concernent les divorcés remariés. Ils font le constat de la division entre les évêques qui veulent le maintien de "la discipline actuelle" et ceux qui prônent "un accueil" limité de certaines de ces personnes aux sacrements.

Ils suggèrent pour sortir de l'impasse un "approfondissement" de la réflexion de l'Eglise sur "un chemin de pénitence" pour celle-ci. Ils demandent qu'il soit tenu compte de "circonstances atténuantes", par exemple pour l'époux victime de l'échec de son mariage.

Respect exigé pour les homosexuels
Le troisième paragraphe évoque "l'attention pastorale" aux homosexuels. Il affirme que ces "hommes et femmes doivent être accueillis avec respect et délicatesse" et ne doivent pas être victimes d'aucune "marque de discrimination".

Il ajoute cependant qu'il "n'y a aucun fondement pour assimiler ou établir des analogies, même lointaines, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage et la famille".

Le faible vote pour ces trois paragraphes signifie que leur formulation n'a pas satisfait certains pères synodaux, conservateurs mais aussi peut-être libéraux pour lesquels ils n'allaient pas assez loin.

Le pape François a pris la parole, se déclarant confiant que l'année à venir permettrait de "faire mûrir, avec un vrai discernement spirituel, les idées proposées et trouver des solutions concrètes à tant de difficultés et innombrables défis".

Différences de cultures
Le cardinal-archevêque de Vienne, Christoph Schönborn, a résumé devant des journalistes le changement intervenu en six jours. "Ce texte est nettement plus réservé" que celui de lundi, notamment sur les homosexuels, en tenant compte notamment des oppositions des évêques de "pays de cultures très différentes", principalement en Afrique.

"Il ne faut pas oublier que des évêques viennent de situations culturelles très différentes, où d'autres religions, par exemple l'islam, sont prédominantes, et où ce thème est un thème très délicat", a-t-il noté.

"Des déclarations mal vues dans ces pays pourraient être un problème pour les pasteurs et pour l'Eglise. Mais il y a par ailleurs l'affirmation très claire" dans le rapport final qu'"on ne doit en aucun cas discriminer les homosexuels: c'est un message envoyé dans des pays où la peine de mort peut-être infligé aux homosexuels", a insisté le cardinal autrichien.

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