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Syrie: accord entre Annan et Assad pour une nouvelle approche

Kofi Annan a annoncé lundi être tombé d'accord avec le président Bachar al-Assad sur une "approche" à soumettre aux rebelles pour en finir avec les violences.

09 juil. 2012, 18:55
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L'émissaire international Kofi Annan a annoncé lundi être tombé d'accord avec le président Bachar al-Assad sur une "approche" qu'il soumettra aux rebelles en vue de la fin des violences qui font encore rage en Syrie. Le médiateur, qui a reconnu l'échec de son plan de sortie de crise, n'en a pas détaillé le contenu.

Le quotidien syrien proche du pouvoir, "al-Watan", a dévoilé lundi que les discussions entre les deux hommes porteraient sur le moyen de mettre en oeuvre l'idée de transition politique suggérée par M. Annan lui même, et approuvée par le Groupe d'action sur la Syrie à Genève le 30 juin.

L'idée prévoit la formation d'un gouvernement de transition qui réunit des représentants du pouvoir et de l'opposition, sans mentionner le départ d'Assad. La communauté internationale avait divergé sur l'interprétation de l'accord, Washington estimant qu'il ouvrait la voie à l'ère "post-Assad", tandis que la Russie et la Chine, alliées de Damas, réaffirmaient qu'il revenait aux Syriens de déterminer leur avenir.

L'opposition appelle à l'action

Avant même la réunion du M. Annan avec le président syrien contesté, l'opposition a critiqué la visite du médiateur à Damas, estimant que l'échec de sa mission appelait une action internationale urgente "sous le chapitre VII" de la charte de l'ONU qui contraindrait le régime à arrêter la répression.

Arrivé la veille à Damas pour sa troisième visite depuis sa prise de fonctions, le médiateur a affirmé avoir tenu des "discussions très franches et constructives" avec M. Assad, dont le régime tente d'étouffer la contestation depuis près de 16 mois.

Le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Jihad Makdessi, a qualifié la réunion entre les deux hommes de "constructive", affirmant que la conférence de Genève "a été perçue (par MM Annan et Assad) comme un pas important en vue de faire avancer le processus politique et créé un environnement de dialogue".

Visite à Téhéran

L'émissaire, qui avait reconnu samedi l'échec de son plan de sortie de crise, a exprimé par ailleurs sa volonté d'en poursuivre l'application "mieux que jusqu'à présent".

Kofi Annan avait également une nouvelle fois plaidé samedi pour que l'Iran, qui "a de l'influence" en Syrie et "ne peut pas être ignoré", soit associé à la recherche d'un règlement. Il devait se rendre à Téhéran après sa visite à Damas, selon les médias iraniens.

Les violences sur le terrain se sont intensifiées paradoxalement depuis l'entrée en vigueur officielle le 12 avril du cessez-le-feu prévu par son plan, avec près de 6000 morts pour cette seule période, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Lundi, au moins 14 personnes ont encore été tuées dont 11 civils dans des bombardement à Idleb (nord-ouest).

Poutine pour une solution pacifique

Seule une solution pacifique "peut assurer un règlement à long terme et une situation stable dans la région", a de son côté réaffirmé le président russe, dont le pays a opposé son veto à toute résolution condamnant la répression et continue de livrer des armes au régime.

"Bien sûr, c'est une tâche plus difficile et plus délicate" que de procéder à "une ingérence par la force de l'extérieur", a ajouté le président russe, qui s'exprimait devant les ambassadeurs russes en poste à l'étranger réunis au ministère des Affaires étrangères.

Opposant en visite

M. Poutine a réitéré l'opposition de Moscou à toute ingérence armée sans un accord préalable du Conseil de Sécurité de l'ONU, où, en tant que membre permanent (aux côtés de la Chine, des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne), la Russie dispose d'un droit de veto.

Quelques heures auparavant, l'un des principaux dirigeants de l'opposition en Syrie, Michel Kilo, avait exhorté la Russie à contribuer à "la stabilisation de la situation" dans son pays, au cours de pourparlers à Moscou avec le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Abdel Basset Sayda, nouveau chef du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition syrienne à l'étranger, est pour sa part attendu mercredi à Moscou. Dans un entretien avec la radio russe Goloss Rossii diffusée lundi, il a appelé la Russie à arrêter ses livraisons d'armes à Damas.

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