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Syrie: les évacuations reprennent après l'attentat qui a fait une quarantaine de morts près d'Alep

Les bus qui transportaient samedi 5000 habitants chiites hors de deux localités près d'Alep ont été victimes d'une explosion. Le bilan ne cesse d'augmenter et fait actuellement état d'au moins 40 morts. Alors que les évacuations étaient bloquées depuis vendredi soir, elles ont toutefois pu reprendre samedi dans la soirée.

15 avr. 2017, 15:34
/ Màj. le 15 avr. 2017 à 18:43
Les bus transportent des milliers de personnes qui doivent être évacuées.

Au moins une quarantaine de personnes ont été tuées samedi près d'Alep dans un attentat commis contre des bus transportant des personnes évacuées de localités syriennes loyalistes. Bloqué depuis vendredi, le processus d'évacuation a pu reprendre samedi soir.

L'attaque s'est produite dans le quartier de Rachidine, une banlieue rebelle située à l'ouest d'Alep. Elle est intervenue au lendemain de l'évacuation simultanée de milliers de personnes de quatre localités syriennes assiégées: deux rebelles - Madaya et Zabadani - et deux prorégime - Foua et Kafraya.

Alors que les civils et les combattants de Foua et Kafraya attendaient depuis plusieurs heures de pouvoir continuer leur chemin, un "kamikaze conduisant une camionnette transportant de l'aide alimentaire l'a fait exploser près des 75 bus" stationnés à Rachidine, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'ONG basée en Grande-Bretagne a fait état d'au moins 43 morts - 38 personnes évacuées, quatre rebelles qui gardaient les bus et une personne non identifiée. "Il y a des blessés qui succombent à leurs blessures et on est en train de retrouver plus de cadavres", a-t-elle indiqué.

La télévision d'Etat syrienne a de son côté parlé de 39 tués. Elle a imputé la responsabilité de cet attentat aux "groupes terroristes" - terme utilisé par le régime pour désigner rebelles et djihadistes.

 

 

Scènes de panique

Sur des images diffusées par les médias syriens, on peut voir des cars noircis par l'explosion, avec les vitres brisées. Des corps jonchent le sol et une épaisse fumée noire s'élève d'endroits en flammes. Un correspondant de l'AFP sur place a vu des gens pris de panique dans le secteur où sont stationnés les bus.

En vertu d'un accord conclu entre le Qatar, soutien de la rébellion, et l'Iran, allié du régime de Bachar al-Assad, quelque 5000 personnes de Foua et Kafraya, assiégées depuis deux ans par les rebelles syriens dans la province d'Idleb (nord-ouest) avaient été évacuées. Simultanément, environ 2200 personnes de Madaya et Zabadani assiégées par le régime syrien près de Damas, avaient elles aussi été évacuées dans le cadre de cet accord.

Les habitants de Foua et Kafraya devaient être réinstallés près de Damas et dans la province de Lattaquié (ouest), places fortes du régime. Ceux de Madaya et Zabadani devaient rejoindre la province rebelle d'Idleb.

 

 

Accord bloqué

Mais l'application de cet accord s'est enrayée vendredi en raison de différends entre parties adverses. Des milliers de personnes se sont ainsi retrouvées bloquées près d'Alep, certaines en zones rebelles, d'autres dans des secteurs contrôlées par le régime.

D'après l'OSDH et une source rebelle, le blocage était dû à un désaccord sur le nombre de loyalistes armés évacués de Foua et Kafraya.

Samedi soir, le processus d'évacuation a toutefois pu reprendre selon l'OSDH. Des bus transportant des habitants des localités rebelles ainsi que ceux convoyant ceux des zones prorégime ont repris la route vers leurs destinations finales.

Plusieurs fiefs rebelles ont été repris depuis un an par le régime, fort de l'appui de son allié russe intervenu militairement en Syrie en septembre 2015. Après des mois de siège, le régime a ainsi proposé des accords d'évacuation que l'opposition syrienne dénonce comme des "transferts forcés de crimes contre l'Humanité".

 

 

Avancée dans le nord

Dans le nord du pays, des combattants soutenus par Washington ont marqué une importante avancée dans leur lutte contre l'EI en arrivant aux portes de Tabqa, ville contrôlée par les djihadistes.

Tabqa est un verrou clé sur la route menant à Raqa, capitale autoproclamée de l'EI en Syrie et véritable objectif des Forces démocratiques syriennes (FDS) - alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par Washington.

Les FDS "sont désormais à quelques centaines de mètres de Tabqa", ville proche du plus grand barrage de Syrie, situé sur l'Euphrate, a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. "De violents combats se déroulent dans les environs des deux banlieues (...), l'EI essaye de contre-attaquer", a-t-il ajouté. Une source militaire des FDS a affirmé que les "affrontements sont à leur paroxysme".

Début avril, les FDS étaient déjà parvenues à encercler la ville, se positionnant à quelques kilomètres de Tabqa. La bataille de Tabqa fait partie de l'offensive "Colère de l'Euphrate" lancée en novembre par les FDS pour reprendre Raqa.

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