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Syrie: évacuations à Alep reportées suite à la mort d'un chauffeur de l'un des bus incendiés

À Alep, en raison de l'attaque par des hommes armés d'une vingtaine de bus envoyés pour les évacuations, ces dernières sont reportées jusqu'à nouvel ordre.

18 déc. 2016, 19:43
/ Màj. le 18 déc. 2016 à 21:55
Une vingtaine de bus envoyés pour les évacuations ont été brûlés par des militants.

La reprise attendue dimanche de l'évacuation d'insurgés et de civils tenaillés par la faim et transis de froi à Alep a été reportée à cause d'un grave incident. Parallèlement, le Conseil de sécurité de l'ONU va voter lundi une résolution concernant la supervision de l'évacuation du réduit rebelle.

Alors que l'évacuation à Alep devait être menée simultanément à celle des villages de Foua et Kafraya, une vingtaine de bus qui s'apprêtaient à entrer dans ces deux localités chiites prorégime assiégées par les rebelles ont été attaqués et incendiés par des hommes armés issue de la mouvance djihadiste. Un des chauffeurs a trouvé la mort, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"L'opération a été reportée en raison de l'absence de garanties concernant la sécurité des évacués des deux villages de Foua et Kafraya", a annoncé le directeur de l'OSDH. Rami Abdel Rahmane a précisé que la suspension était due à l'attaque des bus.

"Les évacuations sont momentanément interrompues", a confirmé à l'AFP Yasser al-Youssef, du groupe rebelle Nourredine al-Zinki. Il a toutefois souligné que l'incident en question "n'allait pas avoir d'impact sur la reprise de l'opération à une date ultérieure".

 

 

Trente bus pleins à craquer

Des milliers de personnes sont bloquées depuis vendredi dans la poche rebelle d'Alep, conquise presque entièrement par le régime de Bachar al-Assad après une violente offensive aérienne et terrestre d'un mois.

Le correspondant de l'AFP dans le secteur rebelle d'Alep a vu toute la journée des milliers de personnes agglutinées dans le quartier d'al-Amiriyah, d'où étaient partis jeudi des convois avant que l'opération ne soit suspendue par le régime le lendemain.

En vertu d'un nouvel accord entre belligérants et leurs parrains russe, turc et iranien, des dizaines de bus sont entrés à Alep en vue de l'évacuation, "sous la supervision du Croissant-Rouge et du Comité international de la Croix-Rouge", d'après les médias officiels.

Selon la télévision d'Etat syrienne, 100 bus étaient chargés de faire sortir les civils et les insurgés d'Alep. En début de soirée, après des heures d'attente, plus de 30 bus étaient pleins à craquer, certaines personnes debout faute de place, mais les véhicules n'ont pas quitté la ville, a rapporté le journaliste de l'AFP.

 

 

Situation humanitaire catastrophique

Des milliers d'autres personnes, dont beaucoup d'enfants, continuaient d'attendre dans le froid glacial pour ne pas rater un autre convoi, a-t-il précisé.

Certains ont enlevé des vêtements de leurs bagages et y ont mis le feu pour se réchauffer alors que les températures avoisinaient les -6 degrés Celsius en soirée. Il resterait environ 40'000 civils et entre 1500 et 5000 combattants avec leurs familles dans le réduit rebelle, selon l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura. Environ 8500 personnes, selon l'OSDH, avaient pu être évacuées d'Alep avant vendredi.

 

 

La situation humanitaire devient de plus en plus catastrophique à Alep pour les civils bloqués, dont des enfants qui passent la nuit dans les ruines des immeubles, selon le correspondant de l'AFP. Privés d'eau potable et de nourriture, épuisés, ils subsistent en mangeant des dattes.

Dans le dernier hôpital du secteur rebelle, certains des dizaines de blessés et de malades commencent à succomber, selon des médecins sur place. Le correspondant de l'AFP a constaté dans l'établissement des conditions désastreuses, avec des malades et des blessés allongés sur le sol, sans eau, sans nourriture et pratiquement sans chauffage.

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