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Syrie: John Kerry accusé de vouloir de l'échec de Genève 2

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry est accusé de chercher à "faire échouer" la conférence internationale de Genève-2 par le gouvernement syrien. Le chef de la diplomatie américaine affirme que l'objectif de Washington est d'évincer Bachar al-Assad.

03 nov. 2013, 19:37
Genève accueillera "probablement" la conférence internationale visant à mettre fin au conflit en Syrie, a indiqué mardi le secrétaire d'Etat américain John Kerry.

Evoquant les déclarations de M. Kerry, le ministère syrien des affaires étrangères a dénoncé dans un communiqué "une ingérence flagrante dans les affaires syriennes et une agression contre le droit du peuple syrien à tracer son avenir".

"Si les Etats-Unis sont sincères (...), Kerry doit comprendre que seul le peuple syrien a le droit de choisir ses dirigeants et son avenir politique, sans ingérence étrangère" et que "la réussite de Genève-2 dépend uniquement de la volonté des Syriens de s'accorder entre eux pour faire cesser la violence et le terrorisme, et pour parvenir à une solution politique", poursuit le texte.

Transition sans Assad

M. Kerry a affirmé dimanche au Caire, première étape d'une tournée régionale, que les Etats-Unis ont adopté des "tactiques" différentes de leurs alliés sur la Syrie mais que leur politique vise le même objectif final, un pouvoir de transition sans Bachar al-Assad.

"Nous partageons tous le même objectif (...), à savoir sauver l'Etat syrien et la mise en place d'un gouvernement de transition (...) qui puisse donner la chance au peuple de Syrie de choisir son avenir", a-t-il dit.

"Nous pensons aussi qu'Assad, parce qu'il a perdu toute autorité morale, ne peut pas en faire partie" et "personne ne peut en fait répondre à la question de savoir comment mettre un terme à la guerre tant qu'Assad sera là-bas", a-t-il dit.

Critiques de Ryad

Il répondait aux critiques de l'Arabie saoudite, l'allié stratégique mais remonté contre Washington pour ses atermoiements quant à une éventuelle intervention armée en Syrie.

John Kerry, en tournée dans la région, était attendu dimanche soir à Ryad. Cette visite vise essentiellement à rassurer les partenaires de Washington sur ses ouvertures vers l'Iran et sa position face à la guerre en Syrie. Il doit notamment "réaffirmer la nature stratégique des relations entre les Etats-Unis et l'Arabie saoudite", a indiqué sa porte-parole Jennifer Psaki.

Samedi, le quotidien officiel "as-Saoura" avait accusé l'émissaire international Lakhdar Brahimi "d'ignorer (...) les questions qui sont au coeur de sa mission". Il lui reprochait de ne pas mentionner "les pays entravant une solution politique", en référence notamment à l'Arabie saoudite et la Turquie, qui soutiennent les rebelles syriens.

Poursuite des combats

Sur le terrain, les violences se poursuivaient dimanche. Des obus de mortier sont tombés sur Damas, notamment près de la citadelle dans le quartier des souks, alors que de violents combats se déroulaient dans et autour de la capitale syrienne, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), proche des rebelles.

Dans le nord du pays, des combattants kurdes ont pris à des jihadistes liés à Al-Qaïda le village d'Assadiyé et la région de Bir Nuh dans la province de Hassaké, majoritairement kurde, a affirmé l'OSDH.

Dans ce contexte, le chef rebelle qui avait mené un assaut massif sur Alep en juillet 2012 a démissionné dimanche. Il a accusé à la fois les "seigneurs de la guerre" et la communauté internationale de "conspirer" contre le peuple syrien.

Appel à l'aide de la Jordanie

De son côté, le roi jordanien Abdallah II, dont le pays accueille près de 600'000 réfugiés syriens, a lancé dimanche un nouvel appel à l'aide de la communauté internationale, affirmant que leur présence "épuise" les ressources limitées du royaume.

"Si la communauté internationale n'agit pas rapidement pour nous aider à supporter ce fardeau, je répète que la Jordanie va prendre les mesures pour protéger ses intérêts et son peuple", a ajouté Abdallah II.

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