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Syrie: l'armée progresse dans sa chute des quartiers rebelles tout en faisant fuir des milliers de civils

Alors que le régime syrien progresse dans l'affaiblissement des rebelles, il détruit simultanément chaque portion d'Alep-est. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, dix mille civils ont été forcés de fuir cette zone dans la nuit de samedi à dimanche.

28 nov. 2016, 07:19
Alors que le régime syrien tente de contrôler les quartiers rebelles à Alep, il détruit tout sur son passage et fait fuir des milliers de civils.

Les troupes du régime syrien contrôlent désormais au moins un tiers du secteur rebelle d'Alep, reprenant l'un après l'autre les quartiers Est de la ville septentrionale. Plusieurs milliers d'habitants ont fui en 24 heures.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), dix mille civils ont fui Alep-Est depuis la nuit de samedi à dimanche. "Au moins 6000 d'entre eux sont allés dans le quartier (sous contrôle des forces kurdes) de cheikh Maqsoud, le reste est allé dans les zones gouvernementales d'Alep", a précisé l'OSDH.

Inédits depuis 2012, ces revers sont les plus importants pour les rebelles depuis le lancement le 15 novembre par le régime d'une violente offensive pour reprendre les quartiers Est de cette ville septentrionale, divisée depuis quatre ans en zone sous contrôle gouvernemental à l'Ouest et secteur rebelle à l'Est.

 

Le secteur Est (250'000 habitants) de la ville est totalement asphyxié par un siège imposé depuis quatre mois. Il subit les bombardements les plus dévastateurs depuis 13 jours.

La capture samedi du quartier de Massaken Hanano, le plus grand du secteur rebelle d'Alep, a marqué le début de cette importante avancée de l'armée, qui s'est emparée dimanche des cinq quartiers adjacents de Jabal Badro, Baadine, Inzarat, al-Sakan al-Chababi et Aïn al-Tall, selon l'OSDH.

"Les rebelles ont perdu au moins 30% de leur territoire à Alep" et la majeure partie du nord du secteur qu'ils contrôlent, a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH.

Affaiblir les rebelles

L'armée menait dans le même temps de violents combats contre les rebelles dans le quartier stratégique de Sakhour, dont la prise permettrait au régime de couper définitivement Alep-Est en deux, nord et sud. Des affrontements avaient aussi lieu dans le quartier de Haydariyé.

"L'avancée rapide de l'armée est due à sa stratégie d'attaque contre Alep-Est sur plusieurs fronts, affaiblissant les rebelles", estime Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

Massaken Hanano a été le premier quartier capturé par les rebelles à l'été 2012, divisant l'ex-capitale économique de Syrie en deux. Après s'en être emparé, le régime a assuré sa volonté de "nettoyer" ce secteur de la rébellion, qui dénonce l'inaction de la communauté internationale face à la politique "de faim et de soumission" pratiquée par Damas.

D'après les médias officiels, les déplacés en zone gouvernementale ont été emmenés "par l'armée vers des lieux sûrs".

Destruction méthodique

"L'aviation détruit tout méthodiquement, zone par zone", s'est indigné Yasser Al-Youssef, un responsable du groupe rebelle Noureddine al-Zinki, un des principaux d'Alep.

 

Parallèlement à l'avancée de l'armée, les forces kurdes présentes à Cheikh Maqsoud ont profité de la déroute rebelle pour s'emparer d'une partie du quartier adjacent de Boustane al-Bacha. L'autre partie est contrôlée par l'armée.

Alors que la communauté internationale s'avère incapable de trouver une solution au conflit, M. Youssef a accusé le régime, ses alliés russe et iranien "d'annihiler la révolution (...) et d'appliquer la politique de la faim et de la soumission, au su et au vu de l'ONU, sans aucun égard pour le droit international".

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