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Syrie: l'mpasse à l'ONU complique la tâche des Etats-Unis

Le double veto russe et chinois à l'ONU oblige les Etats-Unis à réfléchir à une nouvelle stratégie face à l'aggravation de la crise en Syrie. Plusieurs combats se sont déroulés sur le sol syrien la nuit dernière.

20 juil. 2012, 10:43
Certains observateurs pensent qu'avec ou sans aval de l'ONU, les Etats-Unis et leurs alliés pourraient bien être contraints d'intervenir plus directement par la force des choses en Syrie.

Le double veto russe et chinois à l'ONU oblige les Etats-Unis à réfléchir à une nouvelle stratégie face aux risques induits par l'aggravation de la crise en Syrie. Non seulement pour la stabilité du Proche-Orient mais aussi en matière de prolifération.

L'administration américaine s'est employée à faire adopter par le Conseil de sécurité de l'ONU une résolution menaçant le régime de Bachar al Assad de sanctions s'il ne respectait pas le plan de paix de Kofi Annan.
 
Incapable de convaincre la Russie et la Chine, elle a dû constater jeudi l'"échec complet" de ces efforts diplomatiques alors que, aux Etats-Unis comme chez leurs alliés européens, la perspective d'une intervention militaire pour mettre fin au bain de sang en Syrie suscite les plus grandes réticences.
 
"Amis de la Syrie"
 
Pour Brian Katulis, expert des questions de sécurité au sein d'un centre de réflexion proche de l'administration démocrate, le Center for American Progress, "tandis qu'ils vont faire tout leur possible pour soutenir l'opposition, ils vont désormais probablement se concentrer sur les principaux intérêts des Etats-Unis en matière de sécurité, tels que les armes chimiques, le cas Al Qaïda et le danger d'une extension du conflit".
 
Face à l'impasse diplomatique, les Etats-Unis devraient fournir leurs efforts dans un autre cadre, celui des "Amis de la Syrie", coalition réunissant pays occidentaux, arabes et Turquie, tous désireux de mettre à l'écart Bachar al Assad et d'aider l'opposition à se structurer.
 
Parmi les "Amis de la Syrie", certains pays tels que l'Arabie saoudite et le Qatar semblent armer les rebelles syriens. Des responsables américains soulignent que les Etats-Unis ne souhaitent pas se joindre à cette initiative en raison des incertitudes sur la nature exacte de la rébellion et des risques d'extension du conflit.
 
"Nous préférons une transition politique ordonnée (...). Mais nous nous préparons à tous les scénarios", a dit Patrick Ventrell, porte-parole du département d'Etat.
 
Armes chimiques, Al Qaïda
 
L'une des principales craintes de Washington porte sur le stock d'armes chimiques de la Syrie, le plus important de la région. A Washington, on craint que le régime n'en perde le contrôle ou l'utilise contre ses adversaires dans une logique jusqu'au-boutiste.
 
La Maison blanche, le Pentagone et le Département d'Etat ont tour à tour prévenu Damas qu'il devait mettre cet arsenal chimique à l'abri. Selon des responsables américains, Washington est en contact avec les voisins de la Syrie, dont Israël, pour tenter de faire face à cette menace.
 
Parmi les autres motifs d'inquiétude figurent la présence signalée de combattants d'Al Qaïda aux côtés des insurgés et les risques de déstabilisation de pays voisins en raison de la crise humanitaire et de l'afflux de réfugiés.
 
Obama sous pression
 
Alors qu'approche l'élection présidentielle, Barack Obama est de plus en plus critiqué aux Etats-Unis par les partisans d'une plus grande fermeté à l'égard de Damas, même si les républicains sont eux-mêmes divisés sur les initiatives à prendre.
 
Mitt Romney, l'adversaire républicain de Barack Obama, a accusé jeudi le président démocrate d'avoir fait perdre aux Etats-Unis leur rôle de superpuissance.
 
Partisan de frappes aériennes sur les forces du régime syrien, le sénateur républicain John McCain a lui prévenu que les Etats-Unis risquaient de perdre leur influence auprès de l'opposition syrienne s'ils ne s'impliquaient pas davantage.
 
Lassitude
 
Après une décennie de guerres en Irak et en Afghanistan, beaucoup d'Américains sont toutefois lassés par les interventions militaires à l'étranger. Le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a ainsi jugé que la Maison blanche avait raison d'être prudente au sujet de la Syrie.
 
Avec ou sans aval de l'ONU, les Etats-Unis et leurs alliés pourraient bien être contraints d'intervenir plus directement par la force des choses, pensent certains observateurs.
 
"Les Amis de la Syrie pourraient devenir une coalition de volontaires. Vous imposez des sanctions puis vous vous préparez militairement, c'est le plan B", dit Andrew Tabler, spécialiste de la Syrie au sein de l'Institute for Near East Policy à Washington.
 
"Nécessité fera loi, ainsi que l'évolution de la situation sur le terrain", ajoute-t-il. "S'il y a une menace de génocide ou d'utilisation d'armes chimiques, les choses changeront."

 

 

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