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Syrie: l'offensive turque fait des dizaines de victimes, dont au moins 20 civils

Les forces turques sont entrées avec fracas en Syrie. Des dizaines de civils ont été tués mais le bilan exact demeure incertain. L'Etat islamique et les rebelles kurdes sont visés par cette incursion.

28 août 2016, 19:28
Les forces turques mènent des opérations terrestres et aériennes en Syrie.

L'offensive turque dans le nord de la Syrie s'est intensifiée dimanche. Les bombardements ont visé à la fois des djihadistes et des Kurdes. Des dizaines de personnes ont été tuées.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui se base sur un large réseau de sources à travers la Syrie, a rapporté la mort d'au moins 40 civils dans des bombardements turcs. L'armée turque a pour sa part annoncé avoir tué "25 terroristes" en référence aux forces kurdes et pro-kurdes.

Les tirs d'artillerie et les frappes aériennes menés par la Turquie dans le cadre de l'opération "Bouclier de l'Euphrate" se concentrent sur la zone au sud de Jarablos, ex-fief du groupe Etat islamique (EI) proche de la frontière turque. Cette localité a été la première à tomber aux mains de rebelles soutenus par Ankara.

Bilans divergents

Ces raids ont tué dimanche "au moins 20 civils" dans le village de Jeb el-Koussa et 20 autres dans des bombardements près du village d'al-Amarné, tous deux au sud de Jarablos, a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, une organisation proche de l'opposition. Les bombardements ont fait plus de 70 blessés.

Le bilan donné par l'armée turque porte sur la mort, dans des frappes aériennes près de Jarablos, de "25 membres terroristes" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et du Parti de l'Union démocratique (PYD-principal parti kurde de Syrie). "Toutes les mesures ont été prises pour empêcher que les populations civiles ne soient touchées", a-t-elle précisé.

La Turquie considère le PYD et sa branche armée, les YPG, comme des organisations "terroristes". Les deux organisations sont toutefois épaulées, en tant que forces combattant efficacement les djihadistes, par Washington, allié traditionnel d'Ankara.

Un porte-parole de l'administration semi-autonome instaurée par les Kurdes en Syrie depuis 2012 à la faveur de la guerre a donné un autre bilan, signalant 75 civils tués dans les deux villages. Dans un communiqué, les Kurdes ont accusé Ankara de "vouloir élargir son occupation pour parvenir à d'autres régions syriennes".

Neuf villages repris

Selon les rebelles syriens soutenus par Ankara, au moins neuf villages et localités, dont Jarablos, ont été repris depuis mercredi à l'EI et aux forces pro-kurdes.

D'après l'OSDH et les Kurdes, aussi bien Jeb el-Koussa et al-Amarné sont contrôlés non pas par les autonomistes mais par des combattants locaux alliés. D'après l'ONG, au moins quatre d'entre eux ont été tués dans les bombardements de dimanche.

Samedi, des affrontements avaient éclaté pour la première fois entre des chars turcs et des combattants kurdes ou soutenus par ces derniers à al-Amarné. Ils ont provoqué la première mort, côté turc, d'un soldat qui a été tué dans une attaque à la roquette menée contre deux chars turcs par les YPG. L'homme a été enterré dimanche à Ganziantep, où le président turc Recep Tayyip Erdogan était en visite.

La Turquie veut lutter avec "la même détermination" contre les combattants kurdes et le groupe EI, a affirmé le président turc. "Nous n'accepterons aucune activité terroriste à, ou près de, nos frontières", a-t-il insisté.

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