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Syrie: l'ordre de retrait des forces américaines est officiel

L'ordre de retrait des forces américaines a été officialisé par Washington, a annoncé le Pentagone lundi. La Turquie a, elle, acheminé de nouveaux renforts militaires à la frontière.

24 déc. 2018, 15:59
/ Màj. le 24 déc. 2018 à 20:18
M. Trump a ordonné mercredi le départ dès que possible des quelque 2'000 militaires américains stationnés dans le nord-est de la Syrie.

Le Pentagone a annoncé la signature de l'ordre de retrait des troupes américaines de Syrie. Un retrait que le président américain Donald Trump veut "lent et extrêmement coordonné" avec la Turquie. Ankara a de son côté envoyé de nouveaux renforts militaires à la frontière syrienne.

C'est le secrétaire à la Défense James Mattis qui a signé l'ordre dimanche, appliquant une décision de M. Trump avec laquelle il était en désaccord et qui a provoqué sa démission il y a quatre jours. Aucun calendrier n'a été mentionné mais les quelque 2’000 soldats américains en Syrie pourraient commencer à se retirer dans les semaines à venir. Un haut responsable a précisé lundi qu'un plan de retrait était en cours d'élaboration.

Dans sa lettre de démission, M. Mattis avait critiqué la décision du locataire de la Maison-Blanche en déclarant notamment que les Etats-Unis devaient "conserver des alliances fortes et respecter leurs alliés".

 

 

Dans une série de messages sur Twitter lundi, le président américain a répété ses griefs et a promis que les alliés cesseront de "profiter" des Etats-Unis. "Nous avons financé de manière importante les armées de très nombreux pays riches partout dans le monde et dans le même temps, ces pays ont bénéficié d'un avantage total sur les Etats-Unis, sur nos contribuables, sur notre commerce. "Le général Mattis ne voyait pas cela comme un problème. Moi oui et c'est réglé !", a-t-il écrit.

 

 

Offensive turque en vue ?

La Turquie a, elle, acheminé de nouveaux renforts militaires à sa frontière avec la Syrie. Ankara pourrait préparer une éventuelle offensive après le retrait attendu des troupes américaines du nord du pays, ont rapporté les médias turcs lundi. Des unités militaires, des canons de type Howitzer et des batteries d'artillerie ont été acheminés en convoi vers le district Elbeyli, face à la frontière syrienne dans la province turque de Kilis.

L'envoi de renforts militaires turcs a commencé ce week-end avec l'arrivée d'une centaine de véhicules militaires dans la région d'al-Bab, contrôlée par des forces pro-turques dans le nord de la Syrie. Des renforts militaires ont également été dépêchés vers la ville d'Akcakale et le district de Ceylanpinar, dans la province de Sanliurfa, dans le sud-est de la Turquie.

 

 

Ankara a annoncé la venue d'une délégation militaire américaine pour coordonner le retrait attendu des troupes américaines de Syrie. "Ils discuteront des moyens de coordonner (le retrait) avec leurs homologues turcs", a déclaré le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin.

Erdogan (r)assure Trump

M. Trump a ordonné mercredi le départ dès que possible des quelque 2’000 militaires américains stationnés dans le nord-est de la Syrie, où ils luttent contre les djihadistes aux côtés des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition de milices arabo-kurdes.

Le président, opposant de longue date à la présence américaine dans un conflit jugé coûteux, a estimé que les troupes américaines n'étaient plus utiles car le groupe Etat islamique (EI) était "en grande partie vaincu". Mais ce départ va laisser la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), épine dorsale des FDS, sans soutien militaire alors que la Turquie menace de l'attaquer, considérant les combattants kurdes comme des terroristes.

Après un entretien téléphonique dimanche entre M. Trump et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, la présidence turque a assuré que les deux dirigeants avaient "convenu d'assurer la coordination entre les militaires, les diplomates et d'autres responsables de leurs pays pour éviter un vide de pouvoir qui pourrait résulter d'une exploitation du retrait (américain, NDLR) et de la phase de transition en Syrie". M. Erdogan a promis samedi d'éliminer les djihadistes et les milices kurdes du nord-est syrien.

L'initiative américaine a été jugée prématurée par la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne et inquiète les Kurdes syriens, jusqu'ici soutenus par Washington. Ceux-ci craignent de se retrouver pris dans un étau entre l'armée turque et les forces gouvernementales syriennes et leurs alliés.

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