Le plus grand hôpital des quartiers rebelles d'Alep, déjà bombardé mercredi, a été samedi la cible d'au moins deux barils d'explosifs. Plusieurs ONG ont confirmé cette attaque. Paris condamne "le ciblage systématique des structures et des personnels de santé" en Syrie.
"Deux barils d'explosifs ont frappé l'hôpital M10 et il y a des informations sur l'utilisation d'une bombe à fragmentation", a déclaré Adham Sahloul, de la Syrian American Medical Society (SAMS), l'ONG basée aux Etats-Unis qui gère cet hôpital du nord de la Syrie.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a confirmé le bombardement sur le principal établissement hospitalier de la partie rebelle d'Alep et précisé qu'une personne avait été tuée, sans pouvoir dire s'il s'agissait d'un patient ou d'un membre du personnel médical. L'OSDH avait initialement fait part d'une frappe aérienne contre un hôpital de campagne dans un quartier rebelle.
A friend from Aleppo found himself right in the middle of a phosphorous attack tday. 'It was like a nightmare. I was almost burnt to death.' pic.twitter.com/BitcKiz3cN
— Sakir Khader (@sakirkhader) 30 septembre 2016
L'hôpital M10 avait déjà été visé mercredi par des bombardements, ainsi qu'un autre établissement hospitalier d'Alep. Selon Médecins sans frontières, au moins deux patients avaient été tués dans ces attaques que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait qualifiées de "crimes de guerre".
Les deux hôpitaux avaient été contraints de suspendre leurs activités et seuls six établissements sont encore en activité dans les quartiers est d'Alep, contrôlés par les rebelles, selon la SAMS.
Dans un communiqué, le ministre français des affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a jugé "particulièrement inqualifiable" cette attaque. "Comme l'a rappelé le secrétaire général des Nations unies, ces attaques sont constitutives de crimes de guerre. Leurs auteurs devront rendre des comptes", a-t-il déclaré samedi.