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Syrie: l'Union européenne demande à la Russie de "cesser immédiatement" ses frappes

L'Union européenne a demandé lundi à la Russie de "cesser immédiatement" ses attaques aériennes visant des opposants modérés en Syrie.

12 oct. 2015, 14:17
Selon l'OTAN, l'action russe en Syrie a pour effet de prolonger le conflit.

L'Union européenne a appelé lundi la Russie à "cesser immédiatement" les frappes de son aviation qui visent l'opposition modérée en Syrie. De son côté, l'OTAN accuse la Russie de contribuer à prolonger le conflit syrien en soutenant Bachar al-Assad.

"Cette escalade militaire risque de prolonger le conflit, de saper le processus politique, d'aggraver la situation humanitaire et d'augmenter la radicalisation", ont écrit les 28 pays de l'UE dans une déclaration adoptée à Luxembourg par leurs ministres des affaires étrangères.

L'OTAN défend la même position que Bruxelles. "La Russie devrait lutter contre l'Etat islamique (EI) en Syrie et ne pas soutenir Assad", a déclaré lundi le patron de l'OTAN, Jens Stoltenberg lors d'une intervention devant les parlementaires de l'Alliance réunis à Stavanger, dans le sud-ouest de la Norvège.

"Le problème, c'est qu'ils (les Russes) ne concentrent pas leurs efforts sur la lutte contre l'EI, mais ils combattent aussi les groupes de l'opposition modérée et ils soutiennent le régime d'Assad. Cela ne fait que prolonger la guerre", a-t-il dit.

"Nous devons faire le forcing pour (trouver) une solution politique au conflit et ensuite, bien sûr, tous les pays qui sont impliqués, soit à l'intérieur de la Syrie soit de l'extérieur en appui des différents groupes, doivent faire partie de ce dialogue", a encore souligné M. Stoltenberg. "Cela inclut tous les pays, y compris par exemple l'Iran et la Russie", a encore ajouté le chef de l'OTAN.

Nouvelles cibles

Lundi, le ministère russe de la défense a indiqué que l'aviation russe avait bombardé 53 "cibles" de l'Etat islamique (EI) en Syrie depuis dimanche, détruisant notamment un camp d'entraînement et un point de passage des combattants.

Les bombardiers tactiques Su-34 et les avions d'appui au sol Su-24M et Su-25SM auraient réalisé 55 sorties aériennes pour frapper des cibles dans les provinces de Homs et de Hama (centre), de Lattaquié (nord-ouest) et d'Idleb (nord-ouest), a précisé le porte-parole du ministère, le général Igor Konachenkov.

Les avions russes ont notamment éliminé près de Salma, dans la province de Lattaquié, un point de passage utilisé par l'EI et un dépôt de munitions. Un camp d'entraînement pour les combattants étrangers venus rejoindre l'EI a aussi été frappé par un Su-34 à Mastouma, dans la province d'Idleb, affirme le ministère russe.

L'EI à court de munitions

L'aviation russe a en outre détruit une position d'artillerie auparavant repérée par un drone à Tel Soukeik, dans la province centrale de Hama, et plusieurs postes de commandement et dépôts de munitions et de carburant à travers le pays. Toujours selon le ministère, les frappes russes ont détruit depuis leur lancement le 30 septembre une partie importante de l'arsenal de l'EI, dont les combattants tombent peu à peu à court de munitions.

"Ces derniers jours, les terroristes font des tentatives désespérées d'envoyer vers la ligne de front avec les forces syriennes des munitions, des armes, du carburant et du matériel militaire depuis la province de Raqa", a poursuivi le général Konachenkov.

Lavrov prêt à des concessions

Parallèlement, le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov a affirmé que Moscou et la coalition internationale menée par les Etats-Unis s'étaient "quasiment mis d'accord" sur une coordination entre leur aviation destinée à éviter les incidents dans le ciel syrien. Il a toutefois déploré le refus de la coalition de partager avec Moscou les coordonnées des positions de l'EI récoltées par leurs services de renseignements, ainsi que celles des combattants de l'opposition modérée.

M. Lavrov a enfin rappelé que la Russie était prête à coordonner ses actions avec ce qu'il qualifie d'"opposition patriotique" à Bachar al-Assad dans la lutte contre les groupes "terroristes" en Syrie et l'instauration d'un processus de règlement politique du conflit.
 

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