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Syrie: la levée de l'embargo sur la livraison d'armes vient trop tard pour les rebelles

La décision de l'Union européenne de lever l'embargo sur la livraison d'armes à la Syrie est venue trop tard, estiment les rebelles syriens.

29 mai 2013, 07:13
Les rebelles syriens ont accueilli mardi avec circonspection la décision de l'UE de lever l'embargo sur les armes, jugeant cette décision trop tardive.

Les rebelles syriens ont accueilli mardi avec circonspection la décision de l'UE de lever l'embargo sur les armes, jugeant cette décision trop tardive. Pendant ce temps, le conflit montre des signes de contagion sur le terrain, notamment au Liban voisin.

Moscou a déploré la fin de l'embargo européen. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, a accusé l'Union européenne de "jeter de l'huile sur le feu en Syrie". Il a par ailleurs averti que la Russie ne renoncerait pas à la livraison de missiles sol-air S-300 au régime de Bachar al-Assad.

Les Etats-Unis, qui refusent de livrer des armes aux rebelles syriens, ont approuvé la décision de l'UE. Ces dernières semaines, le gouvernement américain n'avait pas exprimé son soutien aussi explicitement. De son côté, Israël a averti qu'il réagirait en cas de livraisons de missiles tandis qu'Ankara a salué la levée de l'embargo.

En Syrie, les rebelles ont jugé que cette décision, bien que positive, risque d'être trop tardive. Du côté du pouvoir en place, le ministère syrien des Affaires étrangères a dénoncé la levée de l'embargo, affirmant que celle-ci constituait un "obstacle" aux efforts destinés à mettre fin au conflit.

Pour rappel, l'Union européenne a autorisé lundi ses Etats membres à fournir des armes aux rebelles syriens en l'absence d'accord entre les Vingt-Sept sur une prolongation de l'embargo, qui expire samedi. La Grande-Bretagne et la France, qui prônent une aide militaire aux insurgés, ont fait savoir qu'ils pourraient effectuer des livraisons d'armes dans un proche avenir.

Différend

Le différend qui oppose la Russie aux Occidentaux sur la question de l'armement des partisans et des opposants au régime de Bachar al-Assad pourrait mettre en péril la tenue de la conférence dite de Genève II sur l'avenir de la Syrie prévue en juin.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a d'ores et déjà prévenu que l'organisation de cette conférence ne "sera pas une mince affaire". Moscou souhaite de longue date que l'Iran, soutien du régime de Damas, participe aux négociations, ce que les Occidentaux refusent.

Des différends subsistent également dans les tractations menées par la Coalition nationale syrienne (CNS), l'opposition syrienne réunie depuis six jours à Istanbul. Aucun accord ne semble se dessiner pour présenter un front uni en vue de la conférence de Genève II, à laquelle la CNS n'a toujours pas confirmé sa participation.

Extension du conflit

Sur le terrain, le conflit ne connaît aucun répit notamment autour de la ville stratégique de Qousseir, près de la frontière nord du Liban, que les forces du régime tentent de reconquérir. Les violents affrontements ont fait "des dizaines de tués parmi les terroristes d'al-Nosra" rapporte un quotidien proche du pouvoir syrien.

Alors que les craintes d'un débordement régional du conflit syrien sont de plus en plus vives au Liban, trois militaires libanais ont été tués à l'entrée d'une commune proche de la frontière, a indiqué l'armée libanaise.

Le Liban subit le contre-coup de la guerre qui ravage son ancienne puissance de tutelle. Le Hezbollah libanais est impliqué massivement dans les combats au côté du régime syrien. Le ministre d'Etat émirati des Affaires étrangères a dénoncé "l'ingérence flagrante" du Hezbollah. Le chef rebelle syrien a averti que si le Hezbollah n'arrêtait pas dans les 24 heures son "agression" en Syrie, les forces insurgées les pourchasseraient "même en enfer".

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU va se pencher mercredi sur un projet de résolution condamnant "l'intervention de combattants étrangers" à Qousseir. Ce texte déposé par les Etats-Unis, la Turquie et le Qatar qui vise notamment le Hezbollah libanais, sans le nommer.

Circonspection

La question de l'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien a rejailli avec la publication par le journal "Le Monde" lundi du premier volet d'une série de reportages sur le sujet. La France a annoncé qu'elle allait analyser les échantillons rapportés par les journalistes. Les résultats de ces tests seront publiés dans quelques jours.

"Quand je regarde la vidéo du Monde, j'ai du mal à considérer que c'est un neurotoxique", assure Raphaël Pitti, un médecin français, à propos d'un reportage du quotidien français assurant que des armes toxiques ont été utilisées contre des insurgés dans des faubourgs de Damas.

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