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Syrie: plus de 3'000 personnes évacuées d'Alep lundi

Lundi matin, l'évacuation des civils d'Alep et de deux localités chiites a pu reprendre après une attaque djihadiste qui avait stoppé les bus. Au total, près de 2'000 personnes ont été acheminées.

19 déc. 2016, 07:13
/ Màj. le 19 déc. 2016 à 11:30
Dimanche, une vingtaine de bus ont été attaqués et incendiés par des hommes armés issus de la mouvance djihadiste.

Plus de 3000 personnes ont pu quitter le secteur rebelle d'Alep assiégé par le régime syrien avant le vote attendu lundi d'une résolution de l'ONU qui permettrait de superviser ces évacuations. Celles-ci sont la dernière lueur d'espoir pour des milliers de civils menacés par la faim et le froid.

La reprise des évacuations, suspendues vendredi par le régime, n'a pas été officiellement annoncée lundi. Sur le terrain toutefois, les convois semblaient reprendre de manière continue.

 

 

Selon Ahmad al-Dbis, chef d'une unité de médecins et de volontaires qui coordonnent les évacuations, environ 3000 personnes sont en effet arrivées lundi matin en territoire contrôlé par les insurgés, à l'ouest de la deuxième ville de Syrie, dans deux convois de chacun une vingtaine de bus.

Il a expliqué avoir vu, dès l'aube, des familles emmitouflées dans plusieurs couches de manteaux descendre des bus et se rassembler à même le sol sur un terrain sale alors que des travailleurs humanitaires distribuaient des bouteilles d'eau minérale.

 

 

Bloqués 16h par le régime

Ces gens "avaient dû attendre plus de 16 heures" à un barrage du régime sans pouvoir sortir des bus, a indiqué Ahmad al-Dbis. "Ils n'avaient pas mangé, n'avaient rien à boire, les enfants avaient pris froid et ils n'avaient pas même pu aller aux toilettes". Environ 350 personnes avaient déjà été évacuées dimanche soir vers cette même localité de Khan al-Assal, d'après M. Dbis.

Parallèlement à l'évacuation de lundi matin, 500 personnes ont pu quitter deux localités chiites pro régime assiégées par les rebelles dans la province d'Idleb (nord-ouest), voisine de celle d'Alep, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

L'évacuation des civils, dont des blessés, hors de Foua et Kefraïa, assiégés depuis des années, était la condition pour que l'armée syrienne permette à des milliers de rebelles et de civils pris au piège d'Alep de quitter la ville.

Dimanche, plusieurs autocars envoyés vers Al Foua et Kefraïa pour procéder aux évacuations avaient été attaqués et incendiés par des hommes armés scandant "Dieu est le plus grand!", selon une vidéo mise en ligne.

 

 

Encore 40'000 civils bloqués

Environ 8500 personnes, selon l'OSDH, avaient pu être évacuées d'Alep avant que les opérations ne soient interrompues jeudi en raison de divergences sur le nombre de personnes à évacuer de ces deux localités chiites pro régime. Mais il resterait environ 40'000 civils, et entre 1500 et 5000 combattants avec leurs familles, dans le réduit rebelle selon l'ONU.

 

 

Le régime de Bachar al-Assad est parvenu à reconquérir la quasi totalité du secteur d'Alep que les rebelles contrôlaient depuis 2012 après une violente offensive aérienne et terrestre d'un mois, doublée d'un siège hermétique depuis juillet.

Une fois les évacuations terminées à Alep, le régime syrien devrait proclamer la reprise totale de la ville, signant sa plus importante victoire dans la guerre sanglante qui déchire le pays depuis 2011 et a fait plus de 310'000 morts.

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