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Syrie: Lakdhar Brahimi s'estime investi d'une "mission quasi-impossible"

Le nouvel émissaire international Lakhdar Brahimi s'est estimé lundi investi d'une mission "quasi-impossible" en Syrie.

03 sept. 2012, 19:33
syrie

Le diplomate algérien Lakhdar Brahimi s'est dit "effrayé par le poids des responsabilités" pesant sur ses épaules, alors que les violences se poursuivent.

"Je sais combien cela est difficile, combien cela est quasi-impossible - je ne peux pas dire impossible (...) Et nous ne faisons pas grand-chose, ce qui en soi pèse d'un poids terrible", a déclaré le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe au micro de la BBC.
 
"J'entre en fonction les yeux grand ouverts et sans illusions", a poursuivi le diplomate algérien, qui a succédé ce week-end à Kofi Annan et qui entend se rendre prochainement en Syrie.
 
Il a affirmé avoir la sensation de se retrouver "face à un mur de briques" à la recherche de fissures susceptibles de déboucher sur une solution.
 
Peter Maurer à Damas
 
A Damas, le ministre de l'Information Omran Zoabi a déclaré que M. Brahimi ne pourrait faire de progrès que si des pays extérieurs au conflit cessaient de soutenir les insurgés et apportaient leur appui au plan de paix mis en place par Kofi Annan.
 
"La balle n'est pas dans le camp de la Syrie, mais dans celui des Saoudiens, des Qataris, des Turcs, des Européens et des Américains", a-t-il lancé.
 
Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a de son côté réclamé des armes et une intervention militaire urgente pour protéger les civils des bombardements de l'armée de Bachar al-Assad, lors d'une visite de son président Abdel Basset Sayda à Madrid.
 
Face à l'urgence humanitaire liée au conflit, le nouveau président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer, est parti pour Damas.
 
Il doit y rencontrer des responsables syriens, dont le président Bachar al-Assad, pour discuter de l'aide à la population civile, a annoncé l'organisation à Genève.
 
"Une réponse humanitaire adéquate s'impose pour être à la hauteur des besoins qui connaissent une croissance exponentielle", a dit le diplomate suisse cité dans un communiqué.
 
Depuis le début du mouvement de contestation contre le régime de Bachar al-Assad, à la mi-mars 2011, quelque 20'000 personnes ont été tuées en Syrie.
 
Attentat à Damas
 
Et le conflit ne connaît aucun répit. L'agence officielle Sana a rapporté qu'un attentat à la voiture piégée avait frappé lundi Jaramana, une banlieue de Damas principalement chrétienne et druze favorable au régime. Cette attaque a fait au moins cinq morts et 27 blessés civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
 
"Il y a une augmentation des attentats à la voiture piégée en Syrie", a déclaré Rami Abdel Rahman, directeur de l'OSDH, ajoutant que des comités populaires de défense se formaient dans les quartiers pro-Assad.
 
"Cela veut dire que le régime a vraiment perdu le contrôle, puisqu'il n'a plus les moyens de défendre ses propres partisans", a-t-il ajouté.
 
"Punition collective"
 
Dans plusieurs quartiers de la capitale, les forces du régime ont détruit des boutiques et des maisons et ont obligé les habitants à repeindre les murs pour effacer les slogans anti-Assad, selon des habitants et des militants d'opposition.
 
"C'est un acte de punition collective sans justification", a dénoncé un de ces militants, Mouaz al Chami, dans une vidéo montrant les démolitions.
 
"Le régime ne peut s'empêcher de se montrer aussi brutal que dans les années 1980", a-t-il ajouté, faisant allusion aux massacres et aux destructions commis à Hama en 1982 contre un soulèvement islamiste sur ordre de Hafez al-Assad, le père de Bachar.
 
Selon des militants, l'armée a également rasé ou incendié au moins 200 maisons et boutiques ces derniers jours dans la vieille ville de Deraa (sud).
 
Les bombardements des forces gouvernementales ont pratiquement vidé le secteur, forçant 40'000 habitants à se réfugier en Jordanie.
 
L'armée a par ailleurs bombardé des quartiers périphériques à l'ouest et au sud de la capitale, ainsi que les villes d'Alep et al-Baba, dans le nord du pays.
 
A al-Bab, l'OSDH a évoqué un bilan d'au moins 18 morts. A Alep même, une journaliste de l'AFP a vu les corps de dix personnes transportés dans un hôpital civil.
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