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Syrie: les États-Unis et la Russie s'accordent sur une trêve et des actions militaires communes

Il aura fallu 10 heures de négociations à Genève pour que la Russie et les États-Unis se mettent d'accord sur un plan de trêve en Syrie qui devrait débuter lundi soir. Les Américains pourraient se résoudre à coopérer sur le terrain avec l'armée russe pour combattre les djihadistes.

10 sept. 2016, 08:53
John Kerry et Sergei Lavrov ont trouvé un terrain d'entendre malgré leurs profonds différents.

 Les Etats et la Russie sont convenus vendredi d'un plan visant à instaurer une trêve en Syrie, déchirée par cinq ans de guerre. L'accord vise également à remettre en marche le processus de paix et pourrait déboucher sur une coopération militaire contre les rebelles djihadistes.

Au terme de dix heures de discussions à Genève, le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov ont fixé le début de la trêve à compter du coucher du soleil lundi. Elle coïncidera avec le début de l'Aïd el-Adha, la fête musulmane du sacrifice.

"Aujourd'hui, Sergueï Lavrov et moi, au nom de notre président et notre pays, appelons tous les acteurs syriens à soutenir le plan, auquel sont parvenus les Etats-Unis et la Russie, pour (...) mettre un terme le plus vite possible à ce conflit catastrophique par un processus politique", a déclaré le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, au côté de son homologue russe.

L'accord prouve que Russes et Américains ont pu trouver un terrain d'entente malgré de profonds différends dans leur approche du conflit qui a provoqué la mort de plus de 290'000 personnes et la fuite de millions d'autres depuis mars 2011. Moscou est un allié du régime du président syrien Bachar al-Assad, Washington soutient les rebelles modérés.

 

 

Plan de paix

Les deux puissances cherchent à relancer un plan de paix adopté fin 2015 par la communauté internationale et qui comprend justement un cessez-le-feu durable, de l'aide humanitaire conséquente et un processus de transition politique entre le régime syrien et l'opposition modérée.

Or, a détaillé Sergueï Lavrov, le plan russo-américain annoncé vendredi "permet de mettre en place une coordination efficace pour lutter contre le terrorisme, avant tout à Alep, et permet de renforcer le cessez-le-feu. Tout cela crée les conditions pour un retour au processus politique".

S'il a salué l'accord, Staffan de Mistura, l'envoyé spécial de l'ONU, a dit "attendre de toutes les parties qu'elles facilitent les efforts des Nations unies visant à livrer de l'aide humanitaire aux populations qui en ont besoin, y compris celles qui vivent dans les zones assiégées". "Les Nations unies espèrent que la volonté politique qui a mené à cet accord est durable", a-t-il ajouté.

Coopération militaire

Un autre volet, militaire celui-ci, est également compris dans l'accord russo-américain. Si la trêve dure "une semaine", les forces américaines accepteront de collaborer en Syrie avec l'armée russe, a expliqué John Kerry. Cette coopération est réclamée de longue date par Moscou.

"Les Etats-Unis acceptent de faire un pas supplémentaire, car nous pensons que la Russie et mon collègue (Sergueï Lavrov, ndlr) ont la capacité de faire pression sur le régime Assad pour mettre fin à ce conflit et venir à la table des négociations", a-t-il dit. M. Lavrov a toutefois reconnu qu'il n'était pas en mesure de garantir "à 100%" la réussite de ce nouveau plan.

En pratique, outre la lutte contre l'Etat islamique (EI), les deux parties sont convenues de renforcer leur action contre toutes les forces djihadistes, notamment le front Fateh al-Cham, l'ex-front al-Nosra, lié à al-Qaïda.

Centre conjoint

La coopération passera en particulier, si la trêve tient, par un partage d'informations pour des frappes aériennes, ce à quoi Washington s'était jusqu'à présent refusé.

M. Lavrov a annoncé la création d'un "centre conjoint" russo-américain destiné à coordonner ces frappes, "dans lequel des militaires et des représentants des services secrets russes et américains s'occuperont des questions pratiques: distinguer les terroristes de l'opposition modérée".

Mais, dans un communiqué, le Pentagone a souligné que les engagements inscrits dans l'accord "doivent être totalement respectés avant toute coopération militaire potentielle".

Sur le front de la lutte contre l'EI, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait annoncé plus tôt être prêt à coopérer avec les Etats-Unis pour chasser les djihadistes de leur "capitale" syrienne, Raqqa.

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