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Syrie: Le G7, Etats-Unis compris, réclame le départ de Bachar al-Assad

Pour les ministres du G7, il n'y a pas de sortie de crise possible en Syrie avec Bachar al-Assad. Mais le président syrien, de plus en plus isolé sur la scène internationale, peut encore compter sur le soutien de la Russie.

11 avr. 2017, 13:09
/ Màj. le 11 avr. 2017 à 17:48
Pour les ministres du G7, c'est clair: l'avenir de la Syrie se fera sans Bachar al-Assad.

Le G7, Etats-Unis en tête, a jugé mardi que l'avenir de la Syrie devait s'écrire sans Bachar al-Assad. Moscou a de son côté mis en garde contre des "provocations" à l'arme chimique qui seraient en préparation pour mettre en cause le régime de Damas.

Les Syriens doivent pouvoir déterminer leur avenir politique et "notre espoir est que Bachar al-Assad ne fasse pas partie de cet avenir", a déclaré le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson lors d'une réunion des ministres des affaires étrangères du G7 à Lucques, dans le centre de l'Italie.

Auparavant, l'ensemble des participants à la réunion, élargie dans la matinée à la Turquie et à plusieurs pays arabes (Qatar, Jordanie, Emirats arabes unis, Arabie saoudite), avaient insisté sur le fait qu'il n'y avait "pas d'avenir de la Syrie possible avec Bachar al-Assad", selon le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault.

Cessez-le-feu exigé

"Ce n'est pas une position d'agressivité à l'égard des Russes, plutôt une main tendue, dans la clarté", a insisté le chef de la diplomatie française. "Maintenant ça suffit (...) il faut sortir de l'hypocrisie et rentrer très clairement dans le processus politique".

M. Ayrault et plusieurs de ses homologues plaident pour un cessez-le-feu garanti par un dispositif international, pour "empêcher les avions syriens de décoller, bloquer les missiles anti-aériens et cantonner les forces syriennes". L'objectif est de permettre aux discussions de Genève entre le régime et l'opposition de reprendre au plus vite.

La position américaine sur la Syrie a connu un revirement la semaine dernière, après l'attaque chimique présumée le 4 avril sur le village syrien de Khan Cheikhoun. Des analyses effectuées sur des blessés ont permis de confirmer que du sarin a bien été utilisé lors de cette attaque, a précisé mardi Ankara.

Dans la nuit du 6 au 7 avril, Washington a lancé une frappe militaire contre une base aérienne syrienne qui a, selon lui, cloué au sol 20% de l'aviation syrienne. Il s'agissait d'une "réponse directe à la barbarie du régime Assad", a déclaré M. Tillerson, tout en précisant que "la priorité des Etats-Unis en Syrie et en Irak reste la défaite" du groupe Etat islamique (EI).

Poutine craint des "provocations"

Il a aussi accusé la Russie de ne pas avoir respecté les accords internationaux, en particulier sur la destruction des stocks d'armes chimiques en Syrie, que Moscou devait superviser avec Washington. Soit parce qu'elle n'a "pas pris ses responsabilités au sérieux", soit par "incompétence", a ajouté M. Tillerson, qui est parti dans l'après-midi pour Moscou, où il doit notamment rencontrer mercredi son homologue russe Sergueï Lavrov.

Les experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) "ont confirmé la destruction de dix des douze sites utilisés pour le stockage et la fabrication d'armes chimiques. Les deux sites restants se trouvent dans les territoires sous contrôle de la soi-disant opposition", a répliqué le ministère russe de la défense. Selon lui, le régime "n'a aucun intérêt à utiliser des armes chimiques".

De son côté, Vladimir Poutine a mis en garde contre des "provocations" à l'arme chimique qui seraient selon lui en préparation dans plusieurs régions de Syrie. "On s'apprête à balancer de nouveau quelque substance et à accuser les autorités syriennes de son utilisation", a-t-il affirmé devant la presse.

Pas de nouvelles sanctions

Après avoir menacé Washington de représailles en cas de nouvelle attaque, Moscou s'est montré plus conciliant mardi, appelant à une "coopération constructive" et non pas à la confrontation. Par ailleurs, une rencontre tripartite entre M. Lavrov et les chefs de la diplomatie syrien et iranien "est prévue à la fin de la semaine à Moscou", selon la diplomatie russe.

Le ministre britannique Boris Johnson, qui poussait pour de nouvelles sanctions contre la Syrie, voire contre des responsables militaires russes impliqués en Syrie, n'a en revanche pas trouvé d'appui au G7.

"Actuellement il n'y a pas de consensus pour d'autres nouvelles sanctions comme instrument efficace", a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères, Angelino Alfano, lors de la conférence de presse finale.

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