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Syrie: livraison d'aides à la Ghouta orientale malgré les bombardements

Un convoi humanitaire est parvenu à livrer des aides alimentaires vendredi aux habitants assiégés dans la partie rebelle de la Ghouta orientale. Cette opération n'a pas empêché le régime syrien de poursuivre ses bombardements.

09 mars 2018, 22:13
L'aide a été distribuée à Douma en dépit des bombardements sur cette principale ville de l'enclave et du survol d'hélicoptères du régime.

Des aides alimentaires ont été distribuées vendredi aux habitants assiégés dans la partie rebelle de la Ghouta orientale. Malgré cette opération humanitaire, le régime syrien a poursuivi ses bombardements. Il mène depuis près de trois semaines une offensive dévastatrice dans la région.

Après une nuit exceptionnellement calme, un convoi de treize camions transportant de la nourriture est entré dans l'enclave rebelle. Il a livré des aides qui n'avaient pu être déchargées lundi, a indiqué le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Cette aide a été distribuée à Douma en dépit des bombardements sur cette principale ville de l'enclave et du survol d'hélicoptères du régime.

 

 

Le coordinateur humanitaire de l'ONU en Syrie, Ali al-Zaatari, avait dit craindre pour la sécurité du convoi en raison du pilonnage survenu malgré "des assurances fournies par les parties dont la Russie", alliée du régime Assad.

Les raids ont également visé la localité de Jisrine. Ils ont tué six personnes. Le bilan des civils tués depuis le 18 février monte ainsi à 948 morts, dont 195 enfants, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Et il y a eu plus de 4320 blessés. Dans le même temps, de violents combats ont lieu dans les champs séparant les villes de Douma et Harasta, selon l'OSDH.

"Terrible catastrophe médicale"

C'est la deuxième fois depuis le début de l'offensive que des camions transportant de l'aide parviennent à pénétrer dans l'enclave. Quelque 400'000 habitants sont assiégés dans la Ghouta depuis 2013. Ils manquent de tout.

L'organisation Médecins sans frontières (MSF) a réclamé l'entrée sans entraves de matériel médical, dénonçant une "terrible catastrophe médicale" dans le fief rebelle. "Le matériel médical est extrêmement limité, les infrastructures médicales ont été frappées et le personnel médical est à bout de force".

"Combattants" évacués

Il y a 11 jours Moscou a annoncé une "pause humanitaire" quotidienne de cinq heures pour permettre la sortie des civils et l'entrée de l'aide. Et les médias syriens ont annoncé l'ouverture de deux nouveaux passages. Mais aucun civil n'est sorti.

En revanche, des "combattants" ont été évacués vendredi du fief rebelle dans la Ghouta orientale, ont rapporté l'agence de presse officielle syrienne Sana et la télévision d'Etat. Le passage a été mis en place par le régime entre l'enclave rebelle, qu'il assiège, et la périphérie de la capitale syrienne pour permettre des évacuations.

De son côté, le puissant groupe rebelle Jaich al-Islam a annoncé dans un communiqué qu'un "premier groupe" de djihadistes allait quitter le fief des insurgés. Il s'agit de membres de Hayat Tahrir al-Cham, organisation dominée par l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda et exclue du cessez-le-feu réclamé par l'ONU.

Les djihadistes seront évacués vers la province d'Idleb, la seule du pays à échapper entièrement au contrôle du régime dans le nord-ouest syrien, selon le texte.

"Tragédie humaine"

Sur un autre front de la guerre, le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que ses forces pouvaient entrer "à tout moment" dans le centre d'Afrine. Son armée y mène une offensive pour déloger une force kurde syrienne.

Déclenchée par la répression par le régime de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie s'est complexifiée au fil des ans avec l'implication d'acteurs régionaux et internationaux et de groupes djihadistes. Le Haut Commissaire de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, a évoqué "une tragédie humaine aux dimensions colossales". Plus de 340'000 personnes ont péri dans le conflit et des millions d'autres ont été jetées à la rue en sept ans.

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