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Syrie: plus de 200 civils tués depuis lundi dans des attaques aériennes et chimiques

Près de Damas, dans la région de la Ghouta, plus de 200 civils ont perdu la vie depuis lundi suite à des attaques aériennes. Les Etats-Unis se disent "extrêmement préoccupés par l'escalade de violence".

08 févr. 2018, 21:44
Plus de 210 civils ont été tués et des centaines d'autres blessés dans les raids aériens intensifs menés depuis lundi.

Les attaques aériennes et chimiques contre les civils en Syrie "doivent cesser immédiatement", a déclaré jeudi le département d'Etat américain. De nouvelles frappes ont visé la région de la Ghouta orientale, près de Damas. Le bilan depuis lundi dépasse les 200 morts parmi les civils.

"Les Etats-Unis sont extrêmement préoccupés par l'escalade de la violence à Idleb", dans le nord-ouest du pays, "dans la Ghouta orientale en périphérie de Damas et dans d'autres régions de Syrie menacées par les frappes aériennes du régime et de la Russie", a affirmé jeudi en fin de journée via un communiqué la porte-parole de la diplomatie américaine, Heather Nauert.

 

 

"Nous sommes à nouveau horrifiés par les récentes informations sur l'utilisation d'armes chimiques par le régime et par l'escalade des bombardements qui ont tué des dizaines de civils au cours des dernières 48 heures, ainsi que par les attaques odieuses contre l'infrastructure civile, notamment contre des hôpitaux", a-t-elle ajouté.

Pires journées depuis 2011

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), plus de 210 civils ont été tués et des centaines d'autres blessés dans les raids aériens intensifs menés depuis lundi par le régime contre l'enclave rebelle assiégée de la Ghouta orientale.

"Il s'agit des quatre pires journées qu'ait connues la Ghouta orientale" depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, a déclaré un médecin qui traite des blessés dans une clinique d'Arbine. "La Ghouta n'a jamais été la cible de bombardements aussi intensifs", a-t-il ajouté.

Il a décrit des enfants en état de choc transportés à la clinique et qui, malgré leurs blessures, ne pleuraient même pas. "Comme médecin, la chose la plus difficile est de devoir secourir vos proches, vos collègues et vos voisins", a-t-il lâché.

 

 

Pour la seule journée de jeudi, une soixantaine de personnes, dont une quinzaine d'enfants, ont perdu la vie et près de 140 ont été blessées, selon l'OSDH. L'un des raids aériens menés dans la journée a visé un marché du village d'Arbine, où 21 personnes, dont neuf enfants et trois femmes, ont été tuées, selon cette source.

Tension Damas-Washington

Le Conseil de sécurité de l'ONU devait tenir jeudi en soirée une réunion à huis clos pour discuter d'une trêve humanitaire d'un mois.

"Les Etats-Unis soutiennent l'appel des Nations unies en faveur d'un cessez-le-feu d'un mois pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire et l'évacuation sanitaire d'urgence de plus de 700 civils de la Ghouta orientale", a ajouté Heather Nauert.

Selon Washington, "la Russie doit user de son influence sur Damas pour faire en sorte que le régime syrien permette immédiatement à l'ONU de fournir l'aide vitale à cette population extrêmement vulnérable". "Nous appelons toutes les parties à s'engager en faveur d'une désescalade inconditionnelle de la violence et d'un accès humanitaire total", a insisté le département d'Etat américain.

Cet appel intervient sur fond de tensions croissantes entre Damas et Washington. Le pouvoir syrien a qualifié jeudi de "crime de guerre" les frappes de la coalition antidjihadiste menée par les Etats-Unis qui ont tué au moins une centaine de combattants pro-régime dans la province de Deir Ezzor, en riposte à une attaque contre le QG d'une coalition arabo-kurde soutenue par les Américains.

Dans une missive adressée au secrétaire général de l'ONU et au président du Conseil de sécurité de l'ONU, la diplomatie syrienne a encore souligné que "cette nouvelle agression constitue un crime contre l'humanité et confirme la nature ignoble des intentions américaines à l'égard de la Syrie et de sa souveraineté".

Trêve "pas réaliste"

Moscou a également réagi. La trêve humanitaire d'un mois en Syrie réclamée par l'ONU "n'est pas réaliste", a affirmé l'ambassadeur russe auprès des Nations unies, Vassily Nebenzia.

"Nous aimerions voir un cessez-le-feu, la fin de la guerre, mais les terroristes je ne suis pas si sûr qu'ils sont d'accord", a encore déclaré le diplomate en fin de journée à des reporters à New York.

 
 

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