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Syrie: un champ gazier contre une base militaire, l'armée et les jihadistes se combattent sans merci

Les jihadistes de l'Etat islamique (EI) se sont emparés d'une importante base de l'armée syrienne dans le nord. Mais ils ont dû reculer sur le champ gazier de Chaer dans le centre, après des combats toujours très meurtriers.

26 juil. 2014, 22:33
L'armée syrienne mène une guerre sans trêve contre les jihadistes de l'Etat Islamique.

Dans la province de Raqa, son bastion en Syrie, "l'EI a pris le contrôle de la Division-17" après le retrait de l'armée vendredi soir, a déclaré à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

Avec la perte cette base très vaste située au nord de la ville de Raqa, l'armée ne tient plus que deux positions dans cette province.

Depuis l'assaut de l'EI jeudi à l'aube, au moins 16 soldats ont péri dans les combats, 19 autres sont morts dans un double attentat suicide et au moins 50 autres ont été sommairement exécutés, selon l'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales.

Photos de soldats décapités

"Des centaines de soldats qui ont survécu ont battu en retraite vendredi vers des endroits sûrs", mais "le sort de quelque 200 d'entre eux demeure inconnu", a ajouté M. Abdel Rahmane. Ces combats constituent la première confrontation d'une telle ampleur entre l'EI et les forces du régime.

"Certains des soldats exécutés ont été décapités, et des corps et des têtes coupées exposés à Raqa", a-t-il ajouté. Les jihadistes ont aussi diffusé sur Twitter des photos de corps de soldats décapités.

Plus au sud, dans la province de Homs, d'autres combats ont opposé les forces du régime aux jihadistes pour le contrôle du champ gazier de Chaer, dont l'EI s'était emparé le 17 juillet. Selon l'armée et l'OSDH, l'armée a repris le contrôle du champ et des collines environnantes, après une journée d'affrontements.

M. Abdel Rahmane a fait état de "pertes humaines dans les deux camps", tandis que l'armée assure avoir tué "un grand nombre de terroristes" de l'EI.

Ouvriers et gardes massacrés

Une semaine plus tôt, plus de 270 personnes avaient été tuées - des combattants du régime mais aussi des gardes et ouvriers du champ pétrolier - pour la majorité exécutés par l'EI après avoir été fait prisonniers, l'une des pires atrocités commises par ce groupe ultra-radical, selon l'OSDH.

L'EI, qui contrôle de vastes pans de territoires essentiellement dans l'est de la Syrie et dans l'ouest et le nord de l'Irak, avait affirmé avoir fait 300 morts dans les rangs du régime lors de ces combats.

Les jihadistes et les forces de Bachar al-Assad étaient également aux prises depuis jeudi dans la province de Hassaka (nord-est), où l'EI a avancé en prenant le contrôle "de larges parties d'un régiment" de l'armée, selon l'OSDH.

Et dans la province d'Alep (nord), au moins 30 soldats et miliciens pro-régime ont été tués dans une embuscade de l'EI dans la nuit de vendredi à samedi, selon l'OSDH.

Kamikaze américain

Dans le même temps, le rival jihadiste de l'EI, le Front Al-Nosra, a diffusé une vidéo d'un kamikaze américain qui, selon la branche syrienne d'Al-Qaïda, a perpétré le 25 mai un attentat suicide contre une position de l'armée dans le nord-ouest de la Syrie.

Le jeune homme qui apparaît sur les images, Moner Mohammad Abou-Salha, alias Abou Hurayra Al-Amriki, originaire de Floride, est considéré comme le premier Américain à avoir commis une attaque de ce genre depuis le début du conflit syrien en mars 2011.

Indépendamment des jihadistes, les combats se poursuivent aussi entre armée et rebelles. A Alep même, 15 civils, dont six enfants, ont été tués dans des tirs de mortiers rebelles sur des quartiers d'Alep tenus par l'armée, qui a pour sa part mené des raids sur des secteurs rebelles, tuant sept civils, dont trois enfants, selon l'OSDH.

Toujours dans la province d'Alep, un enfant a été tué par la chute d'un hélicoptère de l'armée abattu au-dessus du camp de réfugiés palestiniens de Nairab, contrôlé par le régime. Toujours dans le nord, deux attentats à la voiture piégée ont fait onze morts près de la frontière turque, à Azaz et Atmeh, selon l'OSDH.

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