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Technologie: Google se bat contre le gouvernement australien

Le géant de la tech combat vivement un projet de loi australien visant à lui faire payer les contenus médiatiques diffusés sur sa plateforme. Il a exprimé son mécontentement dans une lettre ouverte.

17 août 2020, 11:15
Google a dénoncé le projet de loi australien dans une lettre ouverte (illustration).

Google a contre-attaqué lundi face à un projet de loi australien visant à le contraindre à rémunérer les médias pour leurs contenus, en se tournant vers le public au travers d’une lettre ouverte soutenant que le texte ferait planer un risque sur ses services et sur les données personnelles de ses utilisateurs.

L’Australie a répliqué en dénonçant une lettre ouverte pleine de «désinformation».

 

 

Canberra a dévoilé fin juillet un projet de «code de conduite contraignant» censé gouverner les relations entre des médias en grandes difficultés financières et les géants qui dominent l’internet, au premier rang desquels Google et Facebook.

Outre l’obligation de payer en échange des contenus, le code traite de questions comme l’accès aux données des usagers, la transparence des algorithmes et l’ordre d’apparition des contenus dans les flux d’information des plateformes et les résultats de recherches. Il prévoit des pénalités atteignant plusieurs millions d’euros.

La loi nous obligerait à donner un avantage injuste à un groupe d’entreprises
Google

Une loi «injuste»

Google, qui est vent debout contre cette initiative dévoilée après 18 mois de négociations qui n’ont pas permis de rapprocher les deux camps, a riposté lundi au travers d’une «Lettre ouverte aux Australiens», apparaissant via un pop-up sur la page de son moteur de recherche.

«La loi nous obligerait à donner un avantage injuste à un groupe d’entreprises -les entreprises de médias- face à quiconque a un site internet, une chaîne YouTube ou une petite entreprise», indique Google. «Les entreprises de médias obtiendraient des informations qui leur permettraient de gonfler artificiellement leur classement (dans les recherches, ndlr), même quand d’autres constituent un meilleur résultat.»

Google observe que sa mission est aussi de protéger les données de ses utilisateurs. Il relève également qu’il a des partenariats avec les médias australiens.

 

 

«Mais plutôt que d’encourager ce genre de partenariats, la loi va donner aux entreprises de médias un traitement spécial et les encourager à faire des demandes énormes et déraisonnables qui mettront en danger notre service gratuit», poursuit la lettre.

Une première mondiale

L’initiative australienne est suivie de près à travers le monde à un moment où les médias souffrent dans une économie numérique où les revenus publicitaires sont de plus en plus captés par Facebook, Google et d’autres grandes firmes de la tech.

La crise des médias a été aggravée par l’effondrement économique provoqué par le coronavirus. En Australie, des dizaines de journaux ont été fermés et des centaines de journalistes licenciés ces derniers mois.

Le projet de code permettra aux médias australiens de négocier une rémunération juste du travail de leurs journalistes.
Rod Sims, président de l’ACCC

Le gendarme australien de la concurrence (ACCC), qui a élaboré le code, s’est élevé contre la «désinformation» contenue dans la lettre ouverte.

«Le projet de code permettra aux médias australiens de négocier une rémunération juste du travail de leurs journalistes qui est inclus dans les services de Google», a indiqué Rod Sims, le président de l’ACCC, qui a ajouté que le code visait à «remédier à un déséquilibre dans le pouvoir de négociation entre les médias australiens et Facebook et Google.»

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