Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Tedros Adhanom Ghebreyesus, premier Africain nommé à la tête de l'OMS

L'Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus a été élu mardi à Genève pour cinq ans à la tête de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il est le premier Africain a être nommé à ce poste.

23 mai 2017, 19:08
L'Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus a été élu mardi à Genève pour cinq ans à la tête de l'OMS.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) aura pour la première fois un dirigeant africain. L'Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, ciblé par des accusations, a été élu mardi à Genève pour cinq ans à la tête de cette importante institution au sein de l'ONU.

Agé de 52 ans, l'ancien ministre, qui a occupé les portefeuilles de la santé mais aussi des Affaires étrangères, remplacera début juillet Margaret Chan. La Chinoise sera restée dix ans à la tête de l'organisation qui totalise environ 8000 collaborateurs dans le monde.

Une période pendant laquelle l'OMS aura été ciblée pour sa réaction trop lente face à Ebola. Ce reproche aura mené à une importante réforme pour rendre l'institution plus opérationnelle.

Officiellement, la Suisse ne soutenait aucun des trois candidats. Elle n'a pas dévoilé son vote. M. Tedros a devancé le Britannique David Nabarro, spécialiste de la santé dans l'appareil onusien, et l'ancienne ministre pakistanaise de la santé Sania Nishtar, éliminée après le premier tour où l'Ethiopien était largement en tête.

Santé pour tous

Ses adversaires n'auront pas su convaincre. Le premier sur son expertise face aux crises sanitaires comme Ebola ou le choléra et la seconde sur son engagement à une organisation plus transparente.

Avant son élection, M. Tedros, spécialiste de la recherche contre la malaria, s'était engagé mardi devant les Etats membres à garantir une couverture sanitaire universelle. Il a insisté sur le décès de son frère, alors qu'ils étaient jeunes, d'une maladie qui aurait pu être soignée.

Il souhaite oeuvrer pour la prévention des épidémies mais aussi l'autonomie des Etats membres, la redynamisation du personnel et l'extension des donateurs. Il veut aussi poursuivre la réforme de l'organisation, renforcer la réponse face aux urgences sanitaires et "améliorer la santé des femmes, des enfants et des adolescents".

Mais également lutter contre les conséquences sanitaires du changement climatique, poursuivre la lutte contre l'obésité et contre les maladies non transmissibles ou encore oeuvrer pour la santé des migrants. Devant les Etats membres, M. Tedros a vanté sa réforme du secteur sanitaire dans son pays où quelque 40'000 personnes ont rejoint le personnel de santé.

Ciblé par des opposants

Il a dit aux ministres qu'il serait celui qui les "comprendrait le mieux" après avoir occupé leur fonction de 2005 à 2012. Il a ajouté avoir consacré tous ses efforts à "améliorer la santé", "réduire les inégalités" et permettre aux citoyens "de vivre une vie productive".

Pendant une campagne tendue, notamment sur les réseaux sociaux, l'Ethiopien a fait face à plusieurs accusations. Notamment celle d'avoir maquillé trois épidémies de choléra dans son pays, qu'il avait démentie. Ou encore l'attitude de son gouvernement qui refuserait que des manifestants de l'opposition soient soignés.

Un ressortissant éthiopien avait perturbé lundi l'Assemblée mondiale de la santé, scandant "Pas de Tedros pour l'OMS". Et plus d'une centaine d'autres avaient manifesté sur la Place des Nations.

L'Union africaine (UA) avait récemment apporté son soutien à l'ex-ministre. Et mardi, des dizaines de partisans de M. Tedros ont à leur tour convergé sur la Place des Nations.

L'Ethiopien l'a emporté au troisième tour auprès des 186 Etats autorisés à voter parmi les 194 pays membres, premier scrutin aussi large dans l'OMS. Jusqu'à présent, seul le Conseil exécutif désignait les directeurs généraux. Organisée à bulletins secrets, l'élection a eu lieu dans la plus grande discrétion dans le cadre de l'Assemblée mondiale de la santé.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias