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Terrorisme: la politique de déradicalisation est un échec en France

La prise en charge de la déradicalisation en France est un échec. Le seul centre existant est actuellement vide. Plusieurs associations se sont lancées sur ce créneau sans réelles compétences.

22 févr. 2017, 13:30
Le seul centre de déradicalisation se situe à Pontourny et il est actuellement vide.

La prise en charge de la déradicalisation des djihadistes en France est un "échec". Les autorités doivent changer de "concept", selon un bilan d'étape d'une mission d'information sénatoriale rendu public mercredi.

 

La mission d'information "désendoctrinement, désembrigadement et réinsertion des djihadistes en Europe" a dressé un bilan global peu flatteur de la politique de déradicalisation, alors que la France a été frappée par une vague d'attentats djihadistes sans précédent en 2015 et 2016 (238 morts).

"C'est un fiasco complet, tout est à repenser, tout est à reconstruire", a commenté mercredi le président de la commission des Lois du Sénat, Philippe Bas, lors d'une conférence de presse.

Il visait en particulier le seul centre de déradicalisation en activité en France, ouvert aux seuls volontaires, à Pontourny (centre), décrié par les riverains et actuellement vide. En janvier, l'inculpation et l'incarcération d'un pensionnaire du centre membre d'une filière djihadiste désirant se rendre dans la zone irako-syrienne avait soulevé l'indignation.

 

Plus de 2200 personnes suivies

La déradicalisation est pourtant un phénomène bien réel: fin octobre 2016, près de 12'000 signalements avaient été effectués par le biais d'un numéro d'appel gratuit et des services de sécurité, selon le ministère de l'Intérieur. Plus de 2200 personnes sont suivies par une association.

Dans les prisons, le gouvernement a décidé de créer des "quartiers pour détenus violents" pour isoler les profils les plus durs, sans compter six "quartiers d'évaluation de la radicalisation".

Commerce de la radicalisation

Critique envers la politique de regroupement des détenus radicalisés, la sénatrice écologiste Esther Benbassa, corapporteur de la mission, a critiqué la "hâte" avec laquelle les programmes de déradicalisation ont été conçus.

Elle a déploré notamment un "commerce de la déradicalisation": "malgré leur bonne volonté, plusieurs associations, recherchant des financements publics en période de pénurie budgétaire, se sont tournées sans réelle expérience vers le secteur de la déradicalisation."

La sénatrice a appelé les pouvoirs publics à "changer de concept" sur cette problématique dont elle ne nie pas la complexité. "N'importe quel gouvernement aurait fait la même erreur, par manque d'expérience et de temps", a-t-elle souligné, appelant à "envisager le désembrigadement sous l'angle de la socialisation, de la réinsertion et du suivi individualisé".

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