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Toulouse: la police française traque le tueur "à la caméra"

Le tueur aurait filmé ses crimes et risque de récidiver.

20 mars 2012, 12:21
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Une gigantesque chasse à l'homme était lancée mardi dans toute la France et sur internet pour retrouver le meurtrier de trois enfants et d'un enseignant d'une école juive à Toulouse, et de trois militaires. Une minute de silence a été observée dans les écoles du pays.

Sous la direction de magistrats antiterroristes, plusieurs centaines d'enquêteurs explorent des fichiers, mènent des interrogatoires et explorent les détails des trois équipées meurtrières de l'homme casqué. Celui-ci se déplace en scooter et utilise au moins deux armes, dont un pistolet de calibre 11.43.

La région Sud-Ouest a été placée sous surveillance avec le dispositif "Vigipirate écarlate", sans précédent en France. La police redoute un nouveau crime après la tuerie de lundi et les assassinats de trois soldats, deux d'origine maghrébine et un Antillais, la semaine dernière à Toulouse et Montauban.

"Ce qui serait étonnant, c'est qu'il s'arrête", a dit un policier qui participe à l'enquête, d'autant que l'auteur des faits pourrait vouloir médiatiser ses actes. "On a supprimé les demandes de congé et on a rappelé du monde" afin d'occuper les points stratégiques comme les lieux de culte, les écoles, les gares et les métros.

"Personnellement, en 30 ans de carrière, je n'avais jamais vu ça, c'est le summum", ajoute-t-il. "On ne sait pas grand-chose. Le tueur a fait bien attention ne pas laisser d'empreintes, à ne pas laisser de traces ADN. Mais s'il continue, il peut faire une erreur", a expliqué une autre source proche de l'enquête.

Caméra autour du cou

Quand il a fait feu froidement et à bout portant sur les enfants lundi, le tueur disposait à l'école juive d'une petite caméra autour du cou, selon un témoin cité mardi par le ministre de l'Intérieur Claude Guéant.

Le ministre a estimé que la présence de cette caméra rajoutait "un élément à ce drame. "C'est quelqu'un qui a la cruauté d'enregistrer", a dit Claude Guéant.

Il est possible que le tueur ait aussi enregistré le crime de Montauban avec une caméra placée cette fois, selon des témoins, sur son casque. Un policier spécialisé dans l'informatique surveille d'ores et déjà internet pour une éventuelle apparition des images, dit une source policière.

Piste de l'extrême-droite

Les enquêteurs prennent en compte deux pistes principales, celle d'un extrémiste islamiste et celle d'un fanatique d'extrême droite néo-nazi ou "identitaire". La seconde piste est privilégiée.

Les enquêteurs recherchent notamment trois anciens membres de l'unité parachutiste de Montauban chassés de l'armée en 2008 pour s'être pris en photo devant un drapeau nazi en faisant le salut hitlérien. Les militaires tués jeudi dernier appartenaient à cette même unité.

Les enquêteurs accumulent par ailleurs les témoignages oculaires des crimes qui semblent cependant imprécis et divergents. Selon ceux qui ont vu l'enregistrement de la tuerie de lundi, l'homme est "athlétique". Tous disent qu'il semblait calme et déterminé en assassinant ses victimes.

Minute de silence

Dans toutes les écoles de France, une minute de silence a été observée mardi à 11h00, en hommage aux victimes de l'attaque de l'école Ozar Hatorah lundi à Toulouse: un enseignant de 30 ans, ses deux enfants de 4 et 5 ans et une fillette de 7 ans. Un adolescent de 17 ans a également été grièvement blessé.

Le pays a été submergé d'émotion. Des centaines de personnes ont assisté lundi à une cérémonie dans une synagogue de Toulouse. Même affluence plus tard dans une synagogue parisienne, avant une marche de milliers de personnes dans les rues de la capitale. Devant le collège Ozar Hatorah, des dizaines de bougies ont été allumées et des bouquets de fleurs déposés contre le mur d'enceinte.

Selon la tradition juive, les corps des quatre victimes ont été veillés toute la nuit. Ils devaient être transportés dès mardi en Israël pour y être inhumés, a annoncé l'un des principaux responsables de la communauté juive. Les trois enfants avaient la double nationalité française et israélienne. Le professeur était français.

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