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Transfert du commandement de la rébellion de Turquie en Syrie

Minée par des rivalités internes, la rébellion syrienne a annoncé samedi le transfert de son commandement central de Turquie voisine en Syrie. La communauté internationale avait appelé à plusieurs reprises l'opposition à mieux contrôler les groupuscules extrémistes qui agissent en son nom.

22 sept. 2012, 20:59
Le groupuscule central de l'armée syrienne libre basé en Turquie a été transféré en Syrie.

«Nous annonçons une bonne nouvelle à notre peuple syrien libre et héroïque (...): le commandement de l'Armée syrienne libre (ASL) est entré dans les régions libérées» des soldats du régime, a annoncé le chef de l'ASL, Riad al-Assaad dans une vidéo diffusée sur Internet.

Le commandement central de l'ASL était installé depuis plus d'un an en Turquie, mais le colonel Assaad ne précise pas dans quelle région il siégera en Syrie. L'ASL est formée de déserteurs et de civils ayant pris les armes pour combattre les troupes du régime de  Bachar al-Assad.


Selon lui, la décision de ce transfert a été prise après des «arrangements» avec les bataillons et les brigades rebelles sur place. Le but est d'appliquer «bientôt» le plan de «libération de Damas», a-t-il ajouté.

Des rivalités opposent Riad al-Assaad au représentant de l'ASL en Syrie, le colonel Kassem Saadeddine. De plus, les généraux à l'extérieur et même à l'intérieur de l'ASL peinent à assurer la coordination avec une multitude de groupuscules qui ont proliféré en Syrie et qui revendiquent une certaine autonomie.

«Être plus proche des combattants»

«C'est la communauté internationale qui fait pression sur l'ASL  pour resserrer ses rangs, car elle s'inquiète de la montée des islamistes et jihadistes au sein de la rébellion», a affirmé à l'AFP un expert sur la Syrie sous couvert de l'anonymat. Plusieurs groupes radicaux ont notamment été accusés des pires violations des droits  de l'Homme commises par les rebelles.

«Ce transfert permettra au commandement d'être plus proche des combattants», a affirmé à l'AFP le général Moustapha al-Cheikh, chef du Conseil révolutionnaire supérieur qui chapeaute l'ASL.

Selon lui, la restructuration est indispensable pour tenter de convaincre une communauté internationale réticente à l'idée d'armer la rébellion «sous prétexte que (l'ASL) n'est pas une véritable institution».

L'est du Liban attaqué

Les conflits en cours en Syrie continuent par ailleurs de déborder dans les pays voisins. L'armée libanaise a annoncé samedi qu'un «grand nombre» de rebelles syriens ont attaqué l'un de ses postes dans l'est du Liban, près de la frontière avec la Syrie.

«Pour la deuxième fois en moins d'une semaine, une force de l'ASL est entrée dans la nuit dans les environs d'Arsal et ils ont attaqué un poste de l'armée libanaise avec un grand nombre d'hommes armés, sans faire de blessés parmi les soldats», a-t-elle indiqué.

«L'armée assure qu'elle ne permettra à aucune partie d'utiliser le territoire libanais pour impliquer le Liban dans les événements des pays voisins et réaffirme sa détermination à protéger le territoire libanais et à faire face avec force à toute violation, quelle que soit la partie» concernée.

L'armée turque déploie ses canons

L'armée turque a elle déployé des canons et des missiles anti-aériens à proximité d'un poste-frontière avec la Syrie, où rebelles et forces gouvernementales s'affrontent, selon les médias turcs.

L'armée a effectué le déploiement de ces armes de manière préventive à la suite de violents affrontements en Syrie pour le contrôle du poste-frontière de Tall-al-Abyad, selon la chaîne NTV news.

Cette opération fait suite à un bombardement, jeudi, par les forces gouvernementales syriennes de la ville de Sanliurfa, située à la frontière dans le sud-est du pays et au cours duquel deux Turcs ont été blessés.

Violences sur le terrain

En Syrie, les violences ont elles également continué. Selon un journaliste indépendant, les insurgés auraient abattu un chasseur gouvernemental qui survolait la ville d'Atarib, dans la province septentrionale d'Idlib. 
Des combats ont en outre opposé soldats et rebelles près du  centre-ville d'Alep où des tireurs embusqués ont semé la panique, selon des habitants de cette deuxième ville du pays.

Toujours dans la région d'Alep, une dizaine de soldats syriens auraient été tués dans des combats et des attaques rebelles contre des barrages, au cours desquels six insurgés ont également péri, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). 
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