Le président français, Nicolas Sarkozy a admis lundi qu'il faudra "réfléchir" à la prévention des nouvelles formes de radicalisation islamiste illustrées par Mohamed M. Mais il a rejeté les critiques émises, dont celles de l'ancien gendarme Christian Prouteau, contre l'action des services de renseignement et de police.
Prévention
Il a cependant admis qu'il fallait prendre en compte une évolution du radicalisme religieux pouvant mener au terrorisme et qu'il pouvait y avoir des failles dans la prévention de ces phénomènes, du fait de la nature même des démocratie.
Mohamed M. s'était "auto-radicalisé par l'intermédiaire d'internet", a-t-il expliqué. Il a "basculé de la délinquance criminelle la plus ordinaire (...) au terrorisme le plus brutal sans aucun avertissement et sans aucune transition (...) A notre connaissance, il n'y avait pas de cellule."
"Ce nouveau monde, cette présence d'internet (...) doit nous amener à réfléchir sur l'ensemble de nos méthodes de prévention de tels risques", a-t-il ajouté. Les services de sécurité des démocraties sont "sur les dents" pour chercher d'autres Mohamed M. éventuels, a dit Nicolas Sarkozy.
Tractations autour du lieu de sépulture
Les obsèques et le lieu de la sépulture de l'auteur des tueries dans le sud-ouest de la France, font actuellement l'objet de tractations,. Les autorités musulmanes redoutent que sa tombe ne devienne un lieu de pèlerinage ou la cible d'actes de vengeance.
Ttrois pistes seraient actuellement à l'étude : un rapatriement de la dépouille de Mohamed Merah en Algérie, une sépulture anonyme en banlieue toulousaine ou un enterrement dans un carré musulman.
Le frère du tueur mis en examen pour complicité d'assassinats
Abdelkader M., le frère aîné de l'auteur des tueries de Toulouse a été mis en examen dimanche pour "complicité d'assassinats" et placé en détention.
Deux autres chefs d'accusation ont été retenus contre lui: "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme" et "vol en réunion". Quatre juges antiterroristes ont été saisis de l'affaire.
Le frère aurait été présent au moment du vol du puissant scooter avec lequel le tueur circulait lorsqu'il a tué ses victimes. Il a aussi affirmé pendant sa garde à vue avoir accompagné son cadet chez le concessionnaire Yamaha où il s'était rendu le 6 mars pour demander en vain comment désactiver le système de géolocalisation du deux-roues. Selon une source policière, il a également fait, pour le compte de son frère, des achats, dont il reste à déterminer la nature.
Toujours selon la police, Abdelkader, réputé engagé de longue date dans l'islamisme radical, s'est dit "fier" des actes de son cadet au cours de ses interrogatoires. Des propos démentis dimanche soir par son avocate.