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Tunisie: Essebsi revendique la victoire, le camp Marzouki conteste

Le favori de la présidentielle tunisienne Béji Caïd Essebsi a revendiqué la "victoire", dans l'attente des résultats officiels lundi. Les partisans du président sortant Moncef Marzouki l'ont immédiatement contestée.

21 déc. 2014, 21:37
Le candidat Béji Caïd Essebsi a déjà revendiqué la victoire à la veille de l'annonce des résultats aux élections présidentielles tunisiennes.

"Les indicateurs que nous avons (...) indiquent une victoire de Béji Caïd Essebsi" au second tour dimanche, a déclaré quelques minutes après la fermeture des bureaux de vote Mohsen Marzouki, directeur de la campagne de ce vétéran de la vie politique tunisienne, sans avancer d'estimations. Aucun résultat provisoire du scrutin, clos à 18h00, n'a encore été diffusé.

M. Caïd Essebsi, 88 ans, a remercié, à la télévision nationale, les Tunisiens ayant pris part à ce scrutin historique, quatre ans après la révolution qui a renversé le régime de Zine El Abidine Ben Ali. "L'avenir proche et lointain nous oblige à travailler ensemble pour la Tunisie", a-t-il aussi lancé à l'adresse de son rival. Des centaines de ses partisans fêtaient sa "victoire" proclamée devant le siège de son QG de campagne.

"Sans fondement"
Mais le camp du chef de l'Etat sortant a immédiatement rejeté les propos de son adversaire, jugeant prématuré de dire qui était le vainqueur alors que l'instance électorale (ISIE) espère être en mesure d'annoncer des résultats lundi.

"Ce qu'a déclaré le responsable de la campagne de Béji Caïd Essebsi sur sa claire victoire est sans fondement", a estimé le directeur de campagne de M. Marzouki, Adnène Mancer, évoquant un écart "très serré", de "quelques milliers de voix".

Plus de 5 millions d'électeurs
Près de 5,3 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour le second tour de l'élection présidentielle, qui clôt la transition près de quatre ans après le renversement de Zine ben Ali.

Quel que soit le résultat, c'est au parti de Caïd Essebsi de former le prochain gouvernement. Il devra rapidement s'atteler à constituer une coalition stable, le parti Nidaa Tounès n'ayant pas de majorité absolue au Parlement.

Forte présence policière
Des dizaines de milliers de militaires et policiers ont été déployés pour assurer le bon déroulement du scrutin alors que la Tunisie est confrontée depuis la révolution de 2011 à de multiples attaques, notamment le long de la frontière avec l'Algérie, attribuées à la mouvance djihadiste.

Dans la nuit de samedi à dimanche, une unité a été attaquée par un "groupe armé" devant une école de la région de Kairouan (160 km au sud de Tunis) où du matériel destiné aux élections était stocké, mais les autorités se sont refusées à évoquer la piste djihadiste. Un assaillant a été tué et trois autres arrêtés, selon le ministère de la Défense.

L'incident intervient quelques jours après que des combattants tunisiens ayant rejoint le groupe Etat islamique ont revendiqué les assassinats des personnalités politiques anti-islamistes Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi en 2013. Ils ont aussi appelé au boycott du scrutin et menacé de nouvelles violences.

Insultes
La campagne a vu les deux finalistes s'affronter sur un ton acrimonieux agrémenté d'insultes. Moncef Marzouki s'est présenté en défenseur de la révolution face au retour des tenants de l'ancien régime, accusant son adversaire de préparer des fraudes tout en l'égratignant sur son âge.

Béji Caïd Essebsi, qui a servi Bourguiba comme Ben Ali avant d'assurer plusieurs mois la fonction de Premier ministre après la révolution, s'est posé en homme providentiel à même de réparer les dégâts causés par Ennahda, au pouvoir de 2012 à début 2014, et leur allié M. Marzouki.

Il a qualifié son concurrent "d'extrémiste" et lui a prêté le soutien des djihadistes. "Le jeu démocratique nécessite que chacun de nous accepte le résultat du vote avec un esprit sportif", a-t-il cependant souligné après avoir voté.

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