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Tunisie: Nidaa Tounès en tête des suffrages

Lors des législatives tunisiennes, le parti Nidaa Tounès, principal parti séculier est arrivé en tête. Le parti islamiste Ennahda a reconnu sa défaite.

28 oct. 2014, 06:52
Le parti séculier Nidaa Tounès est arrivé en tête des législatives tunisiennes. Les islamistes ont reconnus leur défaite.

Le principal parti séculier tunisien, Nidaa Tounès, est arrivé en tête des législatives de dimanche en Tunisie. Les islamistes d'Ennahda ont reconnu leur défaite, au lendemain de ce scrutin déterminant pour le berceau du Printemps arabe, qui doit se doter d'institutions pérennes.

Le leader historique d'Ennahda, Rached Ghannouchi, a félicité le président de Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi, pour sa victoire, a indiqué sur son compte Twitter sa fille, Soumaya Ghannouchi, en publiant une photo de son père au téléphone.

Le parti islamiste avait déjà admis être, selon ses propres premières estimations, distancé par Nidaa Tounès. Le porte-parole d'Ennahda, Zied Laadhari, a affirmé que l'écart entre les deux formations était d'une douzaine de sièges. "Nous les félicitons et nous n'avons aucun problème avec cela", a-t-il aussi dit à la radio privée Mosaïque FM.

"Nous avons accepté ce résultat et félicitons le vainqueur", a déclaré lundi Lofti Zitoun, membre de la direction d'Ennahda. Selon des estimations provisoires, "nous aurions environ 70 sièges et eux environ 80", a déclaré un porte-parole du parti islamiste, dont des observateurs assistaient au dépouillement dans les bureaux de vote.

L'instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) pourrait annoncer des premiers résultats partiels dans la soirée. Elle a jusqu'au 30 octobre pour prononcer son verdict définitif sur la composition du Parlement et ses 217 députés élus à la proportionnelle.

Nidaa Tounès se montrait pour sa part très confiant. Cette formation hétéroclite regroupe aussi bien des figures de gauche et de centre-droit que des caciques du régime de Zine El Abidine Ben Ali, renversé par la révolution de 2011. Sa page officielle sur Facebook est barrée depuis lundi matin d'un "Nous avons gagné, vive la Tunisie".

Dimanche soir, son chef Béji Caïd Essebsi, 87 ans, avait déclaré disposer "d'indicateurs positifs" plaçant son parti "en tête". Ce vétéran de la vie politique tunisienne, ayant servi aussi bien sous le père de l'indépendance Habib Bourguiba que sous Ben Ali, est aussi le favori de la présidentielle du 23 novembre.

Participation en demi-teinte

La participation au scrutin de dimanche a été en demi-teinte, s'établissant selon des données provisoires à 61,8%, soit environ 3,1 millions d'électeurs. Ce chiffre est en forte baisse par rapport à l'élection en 2011 de la Constituante, remportée par les islamistes, et pour laquelle 4,3 millions de Tunisiens avaient voté.

Le président de l'ISIE, Chafik Sarsar, s'est néanmoins dit "très satisfait" par ce taux, après une campagne atone. Celle-ci a reflété le désenchantement de nombreux Tunisiens, en proie à la misère et au chômage, des facteurs-clés de la révolution de 2011.

Dans ce contexte, "il n'y a pas lieu de pavoiser. Mais on peut considérer malgré tout que nous sommes à des niveaux respectables", soulignait lundi "La Presse", le principal quotidien francophone.

Un scrutin d'une "qualité extraordinaire"

Enfin, malgré les craintes de troubles les élections se sont déroulées sans incident majeur sous l'oeil de quelque 80'000 policiers et militaires.

Le chef de la mission d'observation envoyée par l'organisation paneuropéenne, Andreas Gross, a salué un processus électoral d'une "qualité extraordinaire". Le scrutin "achève une étape cruciale dans la transition post-révolutionnaire", a souligné le conseiller national (PS/ZH).

La France a ainsi loué "un cap historique". Le président américain Barack Obama a salué "une étape importante dans la transition politique historique de la Tunisie".

Les élections de cette année sont destinées à doter enfin la Tunisie d'institutions stables. Ces scrutins ont pris deux ans de retard sur fond de crises politiques, de batailles politiciennes et de flambées de violences.

L'année 2013 en particulier a été terrible, marquée par l'essor de groupes jihadistes, les meurtres de deux opposants à Ennahda et une interminable crise politique. Finalement, à l'issue de longues négociations, les islamistes ont quitté le pouvoir, une nouvelle Constitution a été adoptée et les élections de fin 2014 organisées.

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