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Turquie : un magistrat et deux preneurs d'otage tués à Istanbul

Deux militants turcs d'extrême gauche qui retenaient un procureur mardi au palais de justice d'Istanbul ont été tués par la police. Leur otage n'a pas survécu à ses blessures.

31 mars 2015, 22:58
Un procureur est retenu en otage à Istanbul. Image provenant du site internet du média turc Milliyet.

Lors d'une conférence de presse, le chef de la police d'Istanbul, Selami Altinok, a déclaré que les forces spéciales étaient intervenues après avoir entendu des coups de feu dans le bureau du procureur Mehmet Selim Kiraz, après six heures de statu quo. Les deux militants d'extrême gauche ont été abattus. Hospitalisé, le magistrat n'a pu être sauvé.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est rendu sur place et a rendu hommage à l'action de la police. Il a précisé que les deux militants avaient pu entrer dans le palais de justice en se faisant passer pour des avocats.

Le procureur Kiraz a reçu trois balles dans la tête et deux dans le corps, a ajouté le président. Le Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), qui a revendiqué cette prise d'otage, avait posté sur son site internet une photo du procureur avec un pistolet braqué sur la tête.

Mort d'un manifestant

Les preneurs d'otage exigeaient que la police reconnaisse sa responsabilité dans la mort d'un jeune manifestant l'an dernier.

Le magistrat tué dirigeait l'enquête sur la mort de Berkin Elvan, 15 ans, grièvement blessé à la tête lors de manifestations antigouvernementales et mort après avoir passé neuf mois dans le coma.

Le DHKP-C tient le parti AKP au pouvoir pour responsable de la mort de l'adolescent. Sur son site internet, il exigeait que les policiers qui l'ont frappé fassent des aveux à la télévision et que leurs chefs comparaissent devant des "tribunaux populaires".

Pendant la prise d'otage, dans une brève vidéo sur le compte Twitter de la famille Elvan, le père de l'adolescent avait demandé aux preneurs d'otage de ne pas faire de mal au procureur. "Nous voulons la justice, nous ne voulons pas que le sang coule encore, nous ne voulons pas voir pleurer d'autres mères", disait Sami Elvan.

Le DHKP-C est classé comme organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis. Il est impliqué dans l'attentat-suicide commis en février 2013 contre l'ambassade des Etats-Unis à Ankara.

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