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Turquie: émeutes après la mort de dix ouvriers

Des manifestants ont défilé dans les rues d'Istanbul dimanche, pour protester après la mort de 10 ouvriers dans la chute de leur ascenseur dans un bâtiment en construction. La police turque antiémeute a utilisé du gaz lacrymogène et des canons à eau.

07 sept. 2014, 18:11
Des manifestants ont envahi les rues d'Istanbul pour protester contre un "meurtre du travail" et les "conditions déplorables" que doivent subir les ouvriers d'Istanbul.

La police est intervenue alors qu'un millier de personnes s'étaient rassemblées près de ce bâtiment de 32 étages, a rapporté un photographe de l'AFP. Elles manifestaient leur colère quant au manque de sécurité sur les chantiers.

"Ceci n'est pas un accident, ce n'est pas une fatalité, c'est un meurtre!", a crié la foule en colère contre les conditions de travail déplorables au niveau de la sécurité en Turquie. Il s'agit de la première confrontation entre manifestants et forces de l'ordre depuis que Recep Tayyip Erdogan a pris ses fonctions de président, le mois dernier.

Tombé du 32e étage

Les ouvriers travaillaient sur le chantier d'une tour en construction dans le centre commercial Torunlar. Leur ascenseur a chuté du 32e étage et s'est écrasé au sol. L'accident s'est produit sur le chantier d'une résidence de 42 étages, dont 36 sont déjà terminés, a indiqué le quotidien "Hurriyet".

Les autorités ont annoncé l'ouverture d'une enquête sur cet accident. La cause exacte n'a pas encore été établie. Certaines personnes ont avancé que l'ascenseur était tombé en panne quinze jours auparavant et que les ouvriers attendaient de recevoir les fonds pour le réparer.

La police a relâché dimanche huit personnes interpellées la veille, dont le chef de la sécurité du chantier. Le propriétaire de l'immeuble, Aziz Torun, a nié toute responsabilité. Il a rejeté la possibilité d'une défaillance technique de l'ascenseur.

"Meurtres du travail"

L'accident a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux. L'opposition a exhorté le gouvernement à améliorer les conditions de travail. "Les accidents du travail sont devenus des meurtres du travail", a déclaré Kemal Kilicdaroglu, chef du parti républicain du peuple.

Cet accident met à nouveau en lumière les mauvaises conditions de travail et de sécurité en Turquie. Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), la Turquie se situe au troisième rang mondial pour le taux de mortalité sur les lieux de travail.

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