Fazil Say, qui n'était pas présent à l'audience, a été reconnu coupable d'"insulte aux valeurs religieuses d'une partie de la population" après avoir publié sur son compte Twitter des tirades provocatrices sur les musulmans et l'islam.
L'avocate du virtuose âgé de 43 ans n'a fait aucun commentaire à la presse à l'issue de l'audience. Notoirement hostile au gouvernement islamo-conservateur au pouvoir en Turquie depuis 2002, Fazil Say risquait une peine d'un an et demi de prison ferme.
Poursuites politiques
Lors de la première audience de son procès en octobre, le pianiste, était venu lui-même clamer son innocence. Il avait assuré qu'aucun de ses messages "n'avait pour objectif d'insulter, d'humilier" l'islam et ses fidèles.
Dans les médias, il avait ensuite accusé le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) au pouvoir d'être à l'origine des poursuites lancées contre lui. "C'est politique tout ça. Derrière, il y a des gens de l'AKP", avait-il affirmé en décembre sur la chaîne privée CNN-Türk.
"Ils veulent me faire croire en Dieu en me faisant passer un an et demi en prison", avait dénoncé l'artiste. Quelques mois plus tôt, il avait prévenu qu'il s'exilerait en cas de condamnation.