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Turquie: l'ambassadeur allemand convoqué à cause d'une chanson satirique sur le président Erdogan

Le président turc ne semble pas avoir le sens de l'autodérision. Après la diffusion d'une chanson satirique à son égard sur une chaîne allemande, l'ambassadeur a été convoqué et Ankara aurait demandé l'arrêt de la diffusion de cette émission.

29 mars 2016, 12:53
La chanson moqueuse "Erdowie, Erdowo, Erdogan" s'attaque notamment aux atteintes à la liberté de la presse commises par le président Erdogan.

L'ambassadeur d'Allemagne à Ankara a été convoqué au ministère turc des Affaires étrangères au sujet d'une chanson satirique diffusée sur une chaîne allemande. Celle-ci a été jugée offensante contre le président turc Recep Tayyip Erdogan, a-t-on appris mardi de source diplomatique turque.

L'ambassadeur Martin Erdmann "a été convoqué la semaine dernière pour lui faire part de notre protestation au sujet de cette émission que nous condamnons et nous avons demandé l'arrêt de sa diffusion", a précisé cette source sous couvert d'anonymat.

La chanson moqueuse "Erdowie, Erdowo, Erdogan", diffusée dans l'émission "extra 3" sur la chaîne régionale publique NDR le 17 mars, s'attaque notamment aux atteintes à la liberté de la presse commises par le président islamo-conservateur. Elle critique aussi les dépenses pharaoniques engagées pour la construction de son luxueux palais près de la capitale turque, Ankara.

 

 

"Il mène un grand train de vie, ce vantard du Bosphore, un journaliste qui écrit ce qui ne plaît pas à M. Erdogan se retrouve le lendemain derrière les barreaux", ironise la chanson incriminée.

Dérive autoritaire

M. Erdogan au pouvoir depuis 2002, d'abord comme Premier ministre puis président depuis 2014, est accusé de dérive autoritaire par ses détracteurs.

Connu pour ses déclarations controversées, il a vivement critiqué ces derniers jours la présence vendredi de diplomates occidentaux, dont ceux de l'Allemagne et de la France notamment, à l'ouverture du procès de deux journalistes d'opposition à Istanbul.

Dans la foulée, Ankara a protesté lundi auprès de plusieurs pays européens après les commentaires affichés sur les réseaux sociaux de diplomates présents au procès du rédacteur en chef du quotidien Cumhuriyet, Can Dündar, et de son chef de bureau à Ankara, Erdem Gül.

Les deux journalistes, accusés d'espionnage, risquent la prison à vie pour un article mettant en cause le régime turc dans des livraisons d'armes à des rebelles islamistes en Syrie, en janvier 2014.

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