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Turquie: le président du Kurdistan irakien en visite pour soutenir Erdogan

Le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, a appelé les Kurdes de Turquie à appuyer le processus de paix, actuellement en panne, avec Ankara. Il a lancé cette exhortation lors d'une visite "historique" dans le sud-est de la Turquie pour afficher son soutien au Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan.

16 nov. 2013, 18:56
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan (à droite) a accueilli le président du Kurdistan irakien Massoud Barzani pour une visite historique à Diyarbakir ce samedi 16 novembre.

Il s'agit du premier déplacement à Diyarbakir, capitale de la région, du président de la région autonome kurde d'Irak. "C'est une visite historique pour moi (...) nous savons tous que je n'aurais pas pu m'adresser à vous ici il y a 15 ou 20 ans", a déclaré le visiteur devant une foule de milliers de personnes brandissant des drapeaux kurdes vert-blanc-orange.

"Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a fait un pas en avant très courageux en direction de la paix. Je veux que mes frères kurdes et turcs apportent leur soutien au processus de paix", a ajouté Massoud Barzani en présence du chef du gouvernement d'Ankara.

Processus au point mort

Ce dernier, qui a pris aussi la parole, avait présenté la visite de son hôte irakien comme "le couronnement" des efforts entrepris pour mettre un terme à une insurrection vieille de trois décennies en Turquie menée par les maquisards du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit). Le conflit a fait quelque 40'000 morts.

Le processus de réconciliation est au point mort depuis le cessez-le-feu proclamé en mars, le PKK estimant que les réformes annoncées par Ankara il y a un mois et visant à renforcer les droits des Kurdes étaient loin de ses attentes.

Convoi militaire attaqué

A la veille de la visite de Massoud Barzani, l'armée turque a fait état de l'attaque par des activistes kurdes d'un convoi militaire près de la frontière syrienne, ce qui constitue l'une des plus graves violations de la trêve conclue il y a huit mois.

"Hier, on a tiré sur les efforts de paix. Nous ne le permettrons pas", a déclaré le chef du gouvernement turc dans son discours au cours duquel, selon des responsables, il a utilisé pour la première fois l'expression "Kurdistan irakien".

"N'ayez aucun doute, nous assisterons à la descente (des maquisards du PKK) des montagnes et les prisons se videront", a-t-il lancé en faisant allusion aux montagnes du nord de l'Irak où le PKK dispose de bases arrières.

Une contre-manifestation a été organisée par le Parti pour la paix et la démocratie (BDP, prokurde) à Diyarbakir qui a rassemblé des centaines de personnes hostiles à la venue du président du Kurdistan irakien.

Guerre en Syrie

Les efforts déployés par Ankara pour faire la paix avec le PKK ont pris un caractère d'urgence du fait de la guerre civile qui s'éternise en Syrie voisine et qui permet aux Kurdes syriens d'engranger d'importants gains territoriaux.

Recep Tayyip Erdogan est également pressé d'accélérer le processus de réconciliation avec le PKK d'ici les élections municipales de mars, sa formation, le Parti pour la justice et le développement (AKP, islamo-conservateur) souhaitant attirer des voix d'électeurs au détriment du BDP, vitrine politique légale du PKK.

Les Kurdes, qui sont une trentaine de millions au Moyen-Orient répartis dans quatre pays (Irak, Turquie, Iran et Syrie), sont souvent présentés comme le groupe ethnique le plus important au monde à ne pas disposer d'un Etat propre.

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