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Turquie: les fils des ministres de l'Intérieur et de l'Economie emprisonnés

La justice turque a placé en détention provisoire samedi les fils de deux ministres proches du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Ces arrestations surviennent dans le cadre d'un scandale de corruption sans précédent.

21 déc. 2013, 16:38
Sur la place Taksim, les manifestants n'agitaient aujourd'hui que des drapeaux turcs et de «Solidarité Taksim», prenant garde de ne pas déployer devant la police les étendards d'organisations proscrites.

La justice turque a inculpé et placé en détention provisoire samedi matin les fils de deux ministres proches du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Ces arrestations surviennent dans le cadre d'un scandale de corruption sans précédent.

Au terme d'une longue nuit d'auditions au palais de justice d'Istanbul, Baris Güler et Kaan Caglayan, les fils des ministres de l'Intérieur Muammer Güler et de l'Economie Zafer Caglayan, ont été emprisonnés samedi matin, conformément aux réquisitions des procureurs en charge de ce dossier.

Outre ces deux personnalités réputées proches de M. Erdogan, une vingtaine d'autres personnes ont été placées en détention, dont le PDG de la banque publique Halk Bankasi, Suleyman Aslan, et l'homme d'affaires originaire d'Azerbaïdjan Reza Zerrab.

Corruption, fraude et blanchiment

Toutes sont soupçonnées de corruption, de fraude et de blanchiment d'argent dans le cadre d'une première enquête sur des ventes d'or et des transactions financières entre la Turquie et l'Iran sous embargo.

Le fils du ministre de l'Environnement Erdogan Bayraktar, Abdullah Oguz Bayraktar, le magnat des travaux publics Ali Agaoglu, patron du groupe éponyme, et le maire du district stambouliote de Fatih, Mustafa Demir, membre du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, ont été laissés en liberté jusqu'à leur procès.

Ce deuxième groupe de personnalités est soupçonné de corruption dans le cadre de deux affaires distinctes de marchés publics immobiliers.

Colère d'Erdogan

En réaction, la hiérarchie policière a été sérieusement remaniée: plusieurs de ses cadres, dont le chef de la police d'Istanbul et les directeurs de cinq services de la police stambouliote, y compris la brigade financière, ont été limogés pour abus de pouvoir et Erdogan a dénoncé une "sale manoeuvre" visant à ternir son pouvoir.

Samedi, le chef du gouvernement, issu du Parti de la justice et du développement (AKP), a haussé le ton, accusant des ambassadeurs en poste en Turquie d'être impliqués dans ces accusations et menaçant de les expulser.

"Ces derniers jours, de manière très étrange, des ambassadeurs se sont retrouvé mêlés à des actes de provocation. Je leur enjoins de faire leur travail. S'ils s'en éloignent, ils pourraient tomber sous le coup la loi. Nous n'avons pas à les garder dans notre pays", a-t-il dit lors d'un rassemblement dans la province de Samsun sur les bords de la mer Noire.

Erdogan n'a pas précisé ses soupçons, mais des journaux pro-gouvernementaux affirment que l'ambassadeur des Etats-Unis a encouragé l'arrestation du directeur général de la Halkbank - une allégation réfutée par l'ambassade américaine.

Autorité et image menacées

L'enquête anti-corruption, la plus étendue depuis l'arrivée au pouvoir d'Erdogan en 2002, menace son autorité et l'image de son parti islamo-conservateur à l'approche des élections municipales et présidentielle de 2014.

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