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Turquie: remise en liberté conditionnelle de huit membres d'Amnesty International

En Turquie, huit militants des droits humains ont été remis en liberté conditionnelle. Les membres d'Amnesty International ont successivement rejeté les accusations à leur encontre, affirmant que "défendre les droits de l'homme n'était pas un crime".

26 oct. 2017, 06:50
Onze membres d'Amnesty International, dont deux comparaissaient libres, sont poursuivis pour activités "terroristes" par un tribunal d'Istanbul.

Un tribunal d'Istanbul a ordonné mercredi soir la remise en liberté conditionnelle de huit militants des droits humains, dont Idil Eser, directrice d'Amnesty International en Turquie, ainsi qu'un Allemand et un Suédois. Ce procès pour "terrorisme" inquiète la communauté internationale.

Le tribunal a en revanche demandé le maintien en détention de Taner Kiliç, président d'Amnesty International en Turquie, selon une journaliste de l'AFP sur place. Onze personnes, dont deux comparaissaient libres, sont poursuivies pour activités "terroristes".

 

 

Taner Kiliç est accusé d'"appartenance à une organisation terroriste armée" et les autres d'"aide à une organisation terroriste armée". Ils risquent jusqu'à 15 ans de prison. Les 8 militants devaient être libérés dans la nuit.

La suite jeudi

"Aujourd'hui, enfin, nous célébrons le fait que nos amis et collègues pourront rejoindre leurs proches et dormir dans leurs propres lits", a déclaré dans un communiqué le secrétaire général d'Amnesty Salil Shetty. Cette joie "est entachée par le maintien en détention de (M. Kiliç)", regrette-t-il toutefois.

Celui-ci reste sous le coup d'une autre enquête pour "appartenance à une organisation terroriste armée", dont la première audience doit se tenir jeudi à Izmir (ouest).

Aucune mesure d'interdiction de quitter le territoire n'a été imposée à Peter Steudtner, le ressortissant allemand, et à Ali Gharavi, le ressortissant suédois, selon un des avocats de la défense.

 

 

"Ce n'est pas un crime"

Lors de l'audience mercredi les accusés ont successivement rejeté les accusations portées contre eux. "Défendre les droits de l'homme n'est pas un crime", a lancé Mme Eser. M. Gharavi s'est dit "innocent", ajoutant que l'acte d'accusation était "plein de noms d'organisations (...) qu'(il) ne (connaît) même pas".

Rejetant des accusations "infondées", Amnesty dénonce un "procès pour l'exemple" visant à intimider les militants des droits de l'Homme en Turquie dans un contexte d'érosion des libertés depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016.

Après le putsch manqué, les autorités ont lancé des purges massives contre les partisans présumés du prédicateur Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme l'instigateur du coup de force, mais aussi contre des opposants et critiques du président Recep Tayyip Erdogan. M. Gülen, installé aux Etats-Unis, dément toute implication dans la tentative de putsch.

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